Retards et escales non prévues sont devenus des faits coutumiers pour tous les voyageurs qui prennent l’avion. Mais ces changements de plans posent souvent de nombreux problèmes aux voyageurs chomrei mitsvoth qui peuvent se retrouver bloquer dans un aéroport juste avant l’entrée de chabat ou encore qui se retrouvent à attendre de longues heures une correspondance sans pouvoir acheter de la nourriture cachère.
Rav Yochanan Chayut, rabbin d’ El Al raconte que la compagnie aérienne essaie généralement de mettre ces voyageurs en contact avec la communauté juive ou le Centre Chabad les plus proches pour les ravitailler en nourriture cachère durant leur attente.

Si ce n’est pas possible, les voyageurs devront se contenter de fruits et de légumes. Mais le problème le plus embettant est quand les avions arrivent avec du retard le vendredi, laissant les personnes chomrei chabat, bloquées à l’aéroport jusqu’au samedi soir. Un tel incident s’est produit il y a quelques semaines, paralysant 70 passagers. Une heure avant l’allumage des bougies de chabat, l’Association Zaka a été prévenue de l’arrivée tardive du vol. Elle a alors alerté ses volontaires à Kfar Chabad, Petah Tikva et Bei Brak, les plus proches aux alentours de Ben Gourion. Ils ont alors organisé de quoi recevoir, loger et nourrir certains passagers. Des volontaires sont d’ailleurs restés à l’aéroport avec les autres passagers durant tout chabat.
Une réunion s’est tenue après cet incident réunissant l’Association Zaka, Rav Nissim Almalich, rabbin de l’aéroport Ben Gourion, Rav Yochanan Chayut, rabbin de la compagnie El Al, la police de l’aéroport et des représentants des Autorités Aériennes. Plusieurs suggestions ont été faites pour améliorer le service en de telles circonstances. Par exemple, Rav Almaliach a suggéré de mettre à disposition des vestiaires privés et fermés a clé pour y déposer les objets qui sont muktse tels que l’argent ou les ordinateurs etc. Zaka a demandé que l’application du tampon d’arrivée sur les passeports soit reportée après chabat.
Bien évidement les rabanim ont rappelé que les voyageurs doivent s’arranger pour ne pas voyager juste avant chabat et qu’il faut se laisser au moins une marge de 4 heures. Mais chaque semaine, des voyageurs imprudents ou trop optimistes se retrouvent coincés à l’aéroport Ben Gourion à cause de retard dans les vols. El Al est d’ailleurs la seule compagnie à avoir un système de chabat prêt à servir. Si un avion doit atterrir moins d’une heure avant chabat, le responsable de l’équipage de bord demande à chaque passager s’il est chomrei chabat et en informe Rav Chayut qui supervise les arrangements fats pour que ces passagers atteignent leur destination à temps. Dans certains cas, il fait des demandes d’hébergement dans les communautés proches de l’aéroport. Dans ces vols, les passagers chomrei chabat sont les premiers à sortir, même avant ceux de 1ere classe. Des voitures les attendent au pied de la passerelle pour les amener plus vite au guichet des passeports. Toutefois, les bagages ne pouvant pas être accélérer, les passagers doivent venir les récupérer motze chabat.
Mais Rav Chayut insiste pour dire que si tout est fait pour que les passagers chomrei chabat arrivent à temps à leur destination et puissent respecter le chabat, cela se fait au détriment de certains autres. En effet, ces derniers doivent être conscients que des travailleurs de l’aéroport sont obligés de travailler « pour eux » à chabat, pour décharger leur bagages par exemple.
Pour éviter tous ces désagréments, le meilleur conseil est de ne pas voyager le vendredi. Un autre bon conseil est de réserver ses billets par l’intermédiaire d’une agence de voyage plutôt qu’en ligne sur internet. En cas de problème, un simple appel à l’agence peut permettre très rapidement de trouver un nouveau vol et donc de ne pas être confronté à de tels embras.
Le président d’El Al a déclaré avoir été positivement impressionné par l’élan de solidarité qui anime les juifs du monde entier pour ne pas laisser un juif religieux seul le chabat quand un avion est retardé. La politique de la compagnie est d’immobiliser un avion qui a pris du retard et qui devrait atterrir moins d’ ½ heure avant chabat. Des arrangements sont alors pris pour faire passer le chabat sur place avant le prochain décollage. Les non religieux sont hébergés dans des hôtels tandis que les religieux trouvent refuge dans les centres Chabad et les communautés juives les plus proches. Mais force est de constater que de plus en plus de non religieux demandent, dans ces cas, à passer chabat dans les centres Chabad. Pour eux c’est une occasion de vivre un chabat dont ils se souviennent généralement longtemps.