Parachiyoth Tazri?a et Metsora’ ? Torath ha-metsora’

Les deux parachiyoth Tazri?a et Metsora’ , que nous lisons cette année le même Chabbath , traitent l’une et l’autre du même sujet : le néga’ tsara?ath , improprement appelé la « lèpre ».

Le « malade », une fois guéri, doit présenter en offrandes, afin de se purifier, deux oiseaux, dont l’un sera égorgé et l’autre sera rendu à la liberté ( Wayiqra 14, 4 et suivants).

La raison en est, explique Rachi citant la Guemara ?Arakhin 16b, que le néga’ tsara?ath est engendré par la médisance, qui constitue la conséquence du bavardage. Aussi la Tora a-t-elle imposé pour sa purification des oiseaux qui passent leur temps à caqueter en babillant.

Mais pourquoi égorge-t-on l’un des oiseaux et épargne-t-on le second ?

Le Beèr Moché explique que l’égorgement du premier symbolise le devoir qui est le nôtre de savoir quand nous devons garder bouche close et ne pas proférer de paroles inconvenantes.

Cependant, ajoute-il, le lachon ha-ra’ (« médisance ») ne se combat pas seulement par le silence. Il faut savoir également comment parler normalement en prononçant des paroles positives et en s’exerçant à ne rien dire qui soit déplacé. Voilà pourquoi le second oiseau est rendu à la liberté, pour symboliser la façon de nous conduire, mais non sans avoir été trempé dans le sang de l’oiseau égorgé (14, 6). Cela pour nous apprendre à savoir assumer nos responsabilités et à surveiller nos paroles.

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Haftarath parachiyoth Tazri?a et Metsora’ ? Chabbath roch ?hodèch

En cette année 2009-5769, le Chabbath où sont lues les parachiyoth Tazri?a et Metsora’ correspond au deuxième jour de Roch ?hodèch iyar . Aussi la haftara est-elle celle de Chabbath roch ?hodèch .

II est dit dans la Tora  : « Dieu créa les deux grands luminaires: le grand pour le jour et le petit pour la nuit » ( Berèchith 1, 16). Nos Sages font remarquer, rappelle le rabbin Jean SCHWARTZ dans son ouvrage sur les haftaroth , qu’il y une contradiction à l’intérieur même de ce verset : Au départ on parle de « deux grands luminaires » et ensuite, dans l’énumération, d’un « grand » et d’un « petit ». Ils expliquent cette opposition de la manière suivante : Lorsque Hachem eut créé deux grands luminaires, la lune est venue se plaindre auprès de Lui, faisant remarquer que « deux rois ne peuvent utiliser la même couronne », que deux luminaires de même grandeur ne peuvent coexister. Alors, le Saint béni soit-il lui a répondu : « Va, fais-toi un peu plus petite, même si tu es, toi aussi, ?une grande?, et tu verras que la coexistence sera tout à fait possible. »

Cette leçon qu’a donnée Hachem à la lune et, à travers elle, à nous tous, se dégage également de ce texte d’Isaïe qui est lu comme haftara chaque fois que la nouvelle lune reparaît, à Roch ?hodèch . En effet, l’allusion que nous trouvons à cette circonstance dans le verset 23, le verset 2 où Hachem accorde sa considération à celui qui sait se conduire avec modestie et humilité, a certainement milité pour l’adoption de ce texte prophétique à l’occasion du nouveau mois.

Humilité face à Hachem qui, en vérité, a plus besoin de notre fidélité que d’un temple et de sacrifices, surtout s’ils sont hypocrites (verset 3). Humilité face aux hommes : C’est parce qu’elles se sont enorgueillies que les nations mériteront de la part de Hachem le châtiment qui s’abattra sur elles.

Dans ce texte, qui constitue le dernier chapitre du livre d’Isaïe, le prophète ne peut pas, une fois de plus, ne pas réconforter son peuple en lui assurant que la restauration de Jérusalem se fera à coup sûr et que la sainte cité se verra subitement mère d’une famille nombreuse, Oui, quand le moment sera venu, « un pays naîtra en un seul jour, un peuple viendra au monde d’un seul coup » (verset 8).

Tout comme il y a chaque mois une nouvelle lune, il y aura alors pour Israël et les nations « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (verset 22).

Jacques KOHN.