Si l’on considère les mesures de l’Arche sainte, telles qu’elles sont spécifiées dans la parachath Terouma , les Tables ont pesé à elles seules, nous apprend la tradition de nos Maîtres, quarante séa chacune, ce qui correspond à peu près à cinq cents litres, soit un poids d’au moins cinq cents kilogrammes si l’on tient compte de ce que la densité de la pierre est supérieure à celle de l’eau. Ce poids est à multiplier par quatre (deux premières Tables, et deux secondes Tables), de sorte qu’elles ont pesé à elles toutes au moins deux tonnes.
Le rideau et les Chérubins étaient eux aussi très lourds : le volume des Chérubins était de quinze centièmes de mètre cube. Ce volume n’était pas creux puisque les deux Chérubins étaient faits d’or massif. Leur hauteur était de dix mesures du poing ( tefa‘him ), et ils avaient aussi de longues ailes. Autant dire qu’ils devaient peser des tonnes !
Ces constatations amènent à se poser plusieurs questions : Comment des hommes, de par leur seule force physique, ont-ils réussi à transporter sur leurs épaules des masses aussi impressionnantes ? Comment ont-ils pu, d’autre part, transporter l’Arche au moyen des deux barres de bois de chittim prévues à cet effet ( Chemoth 25, 13) ? Elles n’auraient pas manqué de se casser aussitôt !
La réponse à ces questions nous est fournie par la Guemara : L’Arche était transportée par des moyens surnaturels. « Elle se portait-elle même, et portait en même temps ceux qui la portaient » ( Sota 35a). Aussi la force physique de ceux qui la portaient n’importait d’aucune manière.
Quant aux barres de bois de chittim , peut-être convient de les considérer de manière allusive :
« Le Saint béni-soit-Il dit au roi David : “Si tu cherches la vie, regarde la Tora , car il est écrit (Proverbes 3, 18) qu’elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent” » ( Yalqout Chim‘oni Tehilim ).
Se pourrait-il que ce bois de chittim ait été une allusion à cette métaphore qui associe arbre et Tora ?
Jacques Kohn zal’