Hachem a ordonné à Moïse de fabriquer un serpent et de le placer sur un mât (Bamidbar 21, 8), et c’est de son propre mouvement que Moïse l’a confectionné en cuivre.

Si certains commentateurs, comme Rachi, insistent sur l’allitération que constitue le rapprochement des mots ne‘hach (« serpent ») et ne‘hocheth (« cuivre »), d’autres comme Ramban/Nahmanide y voient plus qu’un simple jeu de mots.


L’homme, explique-t-il, cherche normalement à échapper à ce qui l’a blessé ou qui l’a fait tomber malade. Moïse a compris, en revanche, que les enfants d’Israël seraient guéris par le même instrument que celui qui les avait frappés. C’est pourquoi il a confectionné le serpent en cuivre, sa couleur ressemblant à celle de l’animal, le veau d’or, qui était à l’origine de leurs malheurs.

La leçon à retenir est que c’est Hachem qui est à la source de toute guérison, et qu’il est inconvenant de se plaindre de ce qu’Il nous a fait.

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Haftarath parachath ‘Houqath – Chabbath Roch ‘Hodech

Dans le premier verset de la haftara, Hachem déclare : « Le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. Quelle est la maison que vous pourriez me bâtir, et quel lieu me servirait-il de résidence ? » (Isaïe 66, 1).

Ce verset, quelque peu sybillin, est commenté comme suit par Radaq (ad loc.) :

Ce que Hachem a voulu dire, c’est que ce n’est pas afin d’y résider ou de consommer les sacrifices qu’Il a ordonné que le Temple soit construit. Ce qu’Il a voulu, c’est que les enfants d’Israël Lui soient fidèles, qu’ils disposent d’un lieu pour L’adorer, pour qu’ils apprennent à leurs cœurs à se débarrasser de leurs mauvaises pensées et à les purifier comme est purifié ce qui est offert sur l’autel.

Et s’ils se conduisent mal et persistent cependant à se présenter dans Sa maison et à Lui présenter des offrandes, ils n’auront fait qu’exciter Sa colère et attenter à Sa majesté, symbolisée par Son trône.

Jacques KOHN.