Parachath Wayiqra ? Pourquoi la lettre alef du mot wayiqra est-elle « miniaturisée » ?
La « miniaturisation » de la lettre alef , dernière lettre du mot wayiqra , lui-même premier mot du livre qui porte ce nom, a été expliquée de diverses manières.
Pour le Midrach ( Chemoth rabba 47, 6), elle est à rattacher à un épisode de la vie de Moïse que rapporte le dernier chapitre de Chemoth : Lorsqu’il est descendu du mont Sinaï, tenant en main les tables du « témoignage », sa peau s’est mise à rayonner sans qu’il s’en rendît compte ( Chemoth 34, 29).
Ce rayonnement soudain, explique le Midrach , provient d’un reliquat d’encre dont disposait encore Moïse après qu’il eut achevé la rédaction de la Tora . Il s’en enduisit le front, et c’est alors que sa peau se mit à rayonner.
Mais se pourrait-il que Hachem ait mal calculé la quantité d’encre qu’Il avait mise à la disposition de Moïse ?
En fait, explique le commentaire Vedibarta bam , Hachem aurait voulu que Moïse écrivît le mot wayiqra sans le réduire d’aucune façon, tandis que Moïse aurait préféré, par modestie, le mot wayiqar sans alef (« il appela fortuitement »). Ils trouvèrent un compromis, et la lettre alef fut écrite en petit.
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Haftarath Wayiqra ? Un roi impie de la dynastie davidique
La haftara de la parachath Wayiqra (Isaïe 43, 21 ? 44, 23) constitue une sorte de réplique en contrepoint à la paracha à laquelle elle est associée.
Tandis que la paracha s’attarde jusqu’à son dernier verset sur le culte des sacrifices : holocaustes, rémunératoires, expiatoires, oblations, libations, encens, etc., la haftara annonce quelles seront les conséquences de leur dévoiement : « Ce n’est pas à Moi que tu as apporté l’agneau de tes holocaustes, ni Moi que tu as honoré de tes sacrifices ; Je ne t’ai point importuné pour des oblations, ni excédé pour de l’encens » (43, 23).
Ce que Hachem met ici en cause par la voix de Son prophète, c’est le comportement du roi Achaz ( Radaq ). Celui-ci, pourtant fils d’un monarque vertueux, Jotham, et père d’un souverain en Juda qui ne l’a pas été moins, Ezéchias, a laissé le souvenir d’un des plus impies de la dynastie davidique.
Achaz s’est livré, tout au long des seize ans qu’a duré son règne, aux pratiques idolâtres les plus abominables, faisant passer son fils par le feu et offrant des sacrifices « sur les hauts lieux, et sur les collines, et sous tout arbre vert » (II Rois 16, 1 et suivants).
Il a, de plus, mis en pièces les ustensiles du Temple de Hachem , dont il a fermé les portes, et s’est édifié des autels dans tous les coins de Jérusalem ( II Chroniques 28 , 24 et suivants).
Le prophète Isaïe, son contemporain, « bouleversé par ses péchés, et excédé par ses iniquités » (43, 24), ne pouvait pas ne pas réagir.
Et pourtant, promet-il, Hachem effacera les péchés d’Israël et ne se souviendra pas de ses transgressions (43, 25). Et il annonce, dans un verset qui ponctue nos prières de Yom kippour , que « [ Hachem ] a effacé comme un nuage épais ses transgressions, et comme une nuée ses péchés? » (44, 22).
Jacques KOHN.