Parachath Waeth?hanan ? Le Chabbath et ses définitions

Parmi les multiples différences qui séparent l’énoncé des dix Commandements dans la parachath Waeth?hanan de celui que présente la parachath Yithro figure celui concernant le Chabbath .

Dans le livre de Chemoth  est mis en avant le devoir du « souvenir » (« Souviens-toi du jour de Chabbath pour le sanctifier »), tandis qu’il est écrit dans la parachath Waeth?hanan que l’on doit « garder » le Chabbath .

Cette différence est expliquée comme suit par le Midrach ( Pessiqta rabathi  23) : Cela ressemble à un père qui aura envoyé son fils faire un achat chez un commerçant en lui confiant de l’argent et une bouteille. Mais l’enfant perdit l’argent et cassa la bouteille.

Après l’avoir puni, le père remit à son fils une nouvelle somme d’argent et une nouvelle bouteille tout en le mettant en garde : « Fais bien attention à ne pas les perdre comme les premières ! »

De la même manière, les enfants d’Israël ont perdu, en confectionnant le veau d’or, le « souvenir » qu’ils auraient dû conserver du Chabbath . Aussi Hachem , après leur avoir infligé le châtiment qu’ils ont mérité, les a invités à le « garder », afin de ne pas le perdre à nouveau.

Autrement dit, comme le fait remarquer Rachbam , l’un des petits-fils de Rachi (ad Chemoth 20, 8), « se souvenir » se rapporte au passé ? ici à la Création de l’univers ? et « garder » à l’avenir.

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Haftarath parachath Waeth?hanan ? L’agencement des « consolations »

Si les chiv?a de-ne?hmatha , ces sept haftaroth qui sont récitées après le jeûne du 9 av , sont toutes empruntées au livre d’Isaïe, elles ne suivent cependant pas l’ordre du texte de ce livre :

La haftara de Waeth?hanan  est tirée du chapitre 40 : « Consolez, consolez Mon peuple? » ( Na?hamou , na?hamou ?ami ?).

Puis vient celle de ?Eqev  (49, 14 – 51, 3) : «  Tsiyon a dit : Hachem m’a abandonnée? » ( Watomèr Tsiyon ?).

La haftara de Reè est empruntée à 54, 11 – 55, 5 : « Pauvre, secouée par la tempête? » ( ?Aniya so?ara ?).

Nous revenons ensuite en arrière avec la parachath Choftim (51, 12 – 52, 12) : « C’est Moi, c’est Moi qui vous console? » ( Anokhi anokhi ?).

Ensuite, les haftaroth des parachiyoth Ki thèthsè Ki thavo et Nitsavim  (54, 1-10 ; 60, 1-22 et 61, 10 – 63, 9) : Roni ?aqara ?, Qoumi ori ? et Sos assis ?, sont disposées dans un ordre presque « normal ».

Selon Aboudraham , cité par le le Séfèr mat?amim , cette étrangeté s’explique de la façon suivante : Hachem commence par demander au prophète de nous consoler (« Consolez, consolez Mon peuple? »), mais nous ne voulons pas de cette sorte de consolation. Aussi le prophète rend-il compte : « «  Tsiyon [c’est-à-dire le peuple juif] a dit : Hachem m’a abandonnée? ».

Mais Hachem répond au verset suivant : « Mais Moi, Je ne t’oublierai pas? »

C’est alors que nous laissons éclater notre joie : Roni ?aqara ? (« Exulte, stérile, qui n’enfantais pas? »), puis : Qoumi ori ? (« Lève-toi, resplendis? »), et enfin : Sos assis ? (« Je me réjouirai pleinement en Hachem ?).

La chaîne des « sept consolations » est ainsi devenue d’une cohérence et d’une solidité à toute épreuve.

Jacques KOHN.