Un Midrach , appelé Midrach petirath Aharon (« Midrach de la mort de Aaron »), nous éclaire sur les circonstances de ce décès.

Accompagné de Moïse et El‘azar, Aaron a escaladé la montagne au sommet de laquelle il devait mourir, et ils se sont trouvés tous les trois devant une caverne.

Moïse a alors demandé à son frère de pénétrer dans cette caverne. Il aurait dû, sur l'ordre de Hachem , l'inviter à se défaire de ses vêtements sacerdotaux, mais il n'en a pas eu le courage.

Aussi l'a-t-il prié, avant qu'il entre dans la caverne, de laisser ses vêtements en dehors afin qu'ils ne soient pas rendus impurs au cas où la grotte aurait contenu des tombeaux.

Aaron s'est exécuté, mais sans savoir les raisons de ce déshabillage.

Moïse et Aaron ont découvert dans la caverne à l'intérieur de laquelle ils avaient pénétré un lit, une table, un candélabre et un ange de service.

Aaron comprit alors que c'est là qu'il allait mourir, et il déclara accepter la décision de Hachem .

Au moment où Moïse sortit de la caverne, celle-ci disparut, et El‘azar sut à présent que son père n'était plus.

Revenu auprès des enfants d'Israël , Moïse a dû affronter leurs soupçons : N'avait-t-il pas assassiné son frère ?

Il supplia alors Hachem de montrer au peuple le lit sur lequel celui-ci était mort. Hachem fit droit à sa requête, et il retira en même temps les nuées de gloire qui, de par le mérite du défunt, accompagnaient les Hébreux depuis leur sortie d'Egypte.

Aussitôt leur sont devenus visibles le soleil et la lune, que ces nuées avaient dissimulés à leurs yeux et qu'ils n'avaient jamais pu voir jusque-là. Comme ils étaient tentés de les adorer, Hachem leur a rappelé le verset : « Et de peur que tu ne lèves tes yeux vers le ciel et que tu ne voies le soleil, et la lune et les étoiles, toute l'armée des cieux, et que tu ne te laisses pervertir et ne te prosternes devant eux… » ( Devarim 4, 19).

Cette mise en garde marque la fin du Midrach petirath Aharon .


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Haftarath parachath ‘Houqath – Une haftara d'une brûlante actualité

L'essentiel de cette haftara est constitué par le discours que Jephté a tenu au roi des Ammonites, ennemis des enfants d'Israël,

Il avait envoyé une délégation auprès de ce monarque, avec mission de lui demander les raisons de son agressivité envers les enfants d'Israël .

Réponse du roi : « C'est parce qu'Israël a pris mon pays, quand il monta d'Egypte, depuis l'Arnon jusqu'au Yaboq et jusqu'au Jourdain ; et maintenant, rends-moi ces [contrées] en paix ! » (11, 13). Autrement dit : « Vous nous avez dépouillés de nos terres, et vous les occupez sans droit ni titre ! Il n'y aura pas de paix entre nous aussi longtemps que vous ne nous les aurez pas rendues ! »

On dirait aujourd'hui, autre temps même querelle : « La paix contre les territoires ! », proposition dont on a pu mesurer, ces dernières années, la dangereuse ambiguïté.

Jephté ne se laissa pas décourager par cette rebuffade, et il tenta une seconde fois de négocier. Il rappela aux Ammonites des données historiques indiscutables, celles qui avaient donné à Israël un droit irréfutable à la possession des territoires convoités par ses adversaires : Israël n'avait rien pris, ni à Moab, ni à Ammon, mais c'est Si‘hon, roi des Amorréens, qu'il avait combattu, et ce sont ses terres qu'il s'était approprié. Les Ammonites n'avaient pas à s'ingérer dans cette querelle, à laquelle ils étaient étrangers.

En clair, si Erets Yisraël est à nous, ce n'est pas parce que nous l'avons conquis, mais parce que Hachem nous l'a donné ! Aussi n'avons-nous pas le droit d'y renoncer.

Jacques KOHN zal