« Si vous marchez dans Mes statuts et si vous gardez Mes mitswoth[…] Je donnerai vos pluies en leur temps… » (Wayiqra 26, 3 et 4).
Une anecdote talmudique (Ta‘anith 19b) illustre le lien qui unit la pluie à l’observance des mitswoth
Une anecdote talmudique (Ta‘anith 19b) illustre le lien qui unit la pluie à l’observance des mitswoth

Une fête de pèlerinage approchait, mais il n’avait pas beaucoup plu cette année, de sorte qu’on manquait d’eau pour désaltérer ceux qui montaient vers le Temple.
Naqdimon ben Gouriondemanda à un aristocrate romain de lui prêter douze citernes d’eau douce, lui promettant de lui en restituer autant auprès la fête, ou alors de lui lui verser la somme – considérable – de douze talents d’argent.
A l’échéance, et alors qu’il n’était pas tombé une seule goutte d’eau pendant la fête, le Romain exigea d’être payé.
Naqdimon fit observer à son créancier que c’était le matin, et qu’il avait encore toute la journée pour s’acquitter de sa dette.
A midi, même démarche du créancier, et même réponse de Naqdimon.
Vers la fin de l’après-midi, le Romain pressa une nouvelle fois Naqdimon de le rembourser, mais celui-ci refusa encore.
Et au moment où la nuit était en train de tomber, la pluie commença enfin de couler à flots.
Voilà ce que veut dire la phrase : « Je donnerai vos pluies en leur temps. »
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Haftarathparachath Be‘houqothaï– « Burin de fer, pointe de diamant »
Le début du chapitre 17 du livre de Jérémie offre une image troublante. Celui-ci, dans son emportement prophétique, se déchaîne contre le peuple de Juda dans un message apparemment désespéré. Il l’informe que sa déloyauté envers Hachem est si profondément enracinée en lui qu’elle est devenue ineffaçable : « Le péché de Juda est inscrit avec un burin de fer, avec une pointe de diamant ; il est gravé sur la table de leur cœur, aux angles de vos autels. »
Rabbi Isaac Abarbanel renforce l’impact de la critique de Jérémie quand il oppose les graves péchés de Juda à la volonté ultime des Nations de prendre conscience de l’erreur de leurs délires religieux et de reconnaître Hachem, comme l’indique le début de notre haftara : « Des peuples viendront à Toi des confins de la terre et diront : “Nos ancêtres n’ont reçu pour héritage que le mensonge, que de vaines [idoles], toutes également impuissantes”. »
Ce message, bien évidemment, n’est pas destiné à fermer la porte au repentir. Son but est de mettre solennellement en relief l’intransigeance du peuple juif. Le prophète exprime son désespoir devant la pente dangereuse où il s’est engagé. Son intention est de lui faire prendre conscience du contraste qui oppose sa conduite à celle des « autres », supposés pourtant être moins attachés à Hachem, et ainsi l’inciter à changer ses voies.
Dansson commentaire, Rachi rapporte une interprétation midrachique : Le « burin de fer » se réfère à Jérémie, la « pointe de diamant » à Ezéchiel. Ce Midrach transforme considérablement le sens de ce verset. Il nous annonce que Hachem nous dépêche une voix prophétique toutes les fois que nous nous égarons, une voix qui se grave dans nos cœurs et qui nous incite à changer de direction.
Jacques KOHN.