Parachath Wayaqhel ? Chabbath chabbathon
En cette année embolismique 5768, la parachath Wayaqhel est dissociée, une fois n’est pas coutume, de sa accompagnatrice habituelle, Peqoudei . On peut y lire : « Pendant six jours sera fait le travail, et le septième jour sera pour vous sainteté, un Chabbath de repos ( Chabbath chabbathon ) consacré à Hachem , quiconque y fera un travail sera mis à mort » ( Chemoth 35, 2).
On trouve dans la Tora l’expression Chabbath chabbathon à propos de : 1. Chabbath proprement dit : A. Pendant six jours sera fait le travail, et le septième jour il y aura un Chabbath chabbathon , sainteté pour Hachem, quiconque fait un travail le jour du Chabbath , mourir, il sera mis à mort » ( Chemoth 31, 15 ). B. Pendant six jours sera fait le travail, et le septième jour sera pour vous sainteté, un Chabbath chabbathon consacré à Hachem, quiconque y fait un travail sera mis à mort » ( Chemoth 35, 2). C. Pendant six jours le travail sera fait, et au septième jour il y aura Chabbath chabbathon , convocation de sainteté, vous ne ferez aucun travail, c’est un Chabbath pour Hachem dans toutes vos habitations » ( Wayiqra 23, 3). 2. Yom kippour : A. C’est un Chabbath chabbathon pour vous, vous opprimerez vos âmes, statut pour toujours » ( Wayiqra 16, 31). B. Il est un Chabbath chabbathon pour vous, vous opprimerez vos âmes, au neuf du mois au soir, du soir au soir, vous reposerez votre Chabbath ( Wayiqra 23, 32) . 3. L’année sabbatique ( chemita ) : « Et à la septième année un Chabbath chabbathon sera pour la terre (« laarets »), un Chabbath pour Hachem , ton champ tu ne l’ensemenceras pas et ton vignoble tu ne la tailleras pas » ( Wayiqra 25, 4 ). On remarquera que, toutes les fois où il s’agit du Chabbath proprement dit, sa consécration va vers Hachem . En revanche, celle de Yom kippour va vers « vous », et celle de la chemita va vers la terre. Comme l’explique le rabbin Elie Munk ( La voix de la Thora vol. II, p. 422), le Chabbath a été consacré par Hachem dès la création du monde, et les hommes ont pour tâche d’actualiser son caractère sacré. Le jour de Kippour , en revanche, obtient sa consécration par l’action des hommes (« pour vous »), à laquelle Hachem donne Sa sanction. Quant à l’année de chemita , elle est consacrée à la terre pour lui procurer le repos.
Haftarath Wayaqhel ? Les deux colonnes
De la même manière que la parachath Wayaqhel est surtout consacrée à l’exécution des commandements relatifs à la construction du Tabernacle, la haftara correspondante (I Rois 7, 13 à 26) enumère des détails concernant celle du Temple de Salomon. On y trouve cependant un certain nombre de variantes, et notamment le verset : « Il dressa les colonnes vers le portique du temple ; il dressa la colonne de droite, qu’il appela du nom de Yakhin ; il dressa la colonne de gauche, qu’il appela du nom de Boaz » (I Rois 7, 21 ? Voir aussi II Chroniques 3, 17). Les chapiteaux de ces colonnes étaient recouverts de sculptures de cuivre en forme de grenades (I Rois 7, 18). Que signifient ces noms : « Yakhin » et « Boaz » ? Disons d’emblée qu’aucun des grands commentateurs classiques n’interprète le nom de Boaz comme étant une référence à l’ancêtre de Salomon, Boaz le mari de Ruth. Aucun non plus ne relie ces colonnes aux nuées qui escortaient les enfants d’Israël pendant leur traversée du désert. Selon Radaq et Metsoudath David , le choix de ces noms a eu pour but de donner au Temple un « bon signe » ( simane tov ). En effet, le mot Yakhin renvoie à l’idée de hakhana , c’est-à-dire d’éternité, comme il est écrit : « Comme la lune, il sera affermi ( yikhon ) pour toujours » (Psaumes 89, 38). De même le mot Boaz doit être compris comme « donnant de la force », comme il est écrit : « Hachem donnera force ( ?oz ) à son peuple » (Psaumes 29, 11). Quant aux grenades, peut-être peut-on les rapprocher du verset : « Ta tempe ( raqathekh ) est comme une tranche de grenade à travers ton voile » (Cantiques des cantiques 4, 3 et 6, 7), que la Guemara ( Sanhédrin 37a ) comprend comme voulant dire que « même les plus ?vides? ( rèqanin ) qui sont chez toi sont remplis de mitswoth comme une grenade ».
Jacques KOHN