Parachath Waeth?hanan – « Convoiter » et « désirer »
L’une des différences entre l’énoncé des dix Commandements de notre paracha et celui de la parachath Yithro concerne le dernier d’entre eux.
Il est écrit dans Chemoth 20, 14 : « Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur ni sa servante ni son bovin ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain », et dans Devarim 5, 18 : « Et tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, et tu ne désireras pas la maison de ton prochain, son champ, et son serviteur et sa servante, son bovin et son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain ».
Dans le premier de ces deux versets, le texte emploie à deux reprises le verbe « convoiter » ( ta?hmod ), tandis que le second emploie d’abord le verbe « convoiter », puis « désirer » ( titeawé ).
Selon Rabbeinou be?hayé , l’emploi de ces deux verbes dans le même verset nous apprend que l’on doit s’abstenir non seulement de convoiter l’achat avec de l’argent de ce qui appartient à autrui ( lo ta?hmod ), mais aussi de le convoiter sans intention de l’acheter ( lo titeawé ). Car une telle convoitise, même si elle se situe seulement dans notre for intérieur, peut nous amener à vouloir acheter, ce qui constituerait une transgression à lo ta?hmod .
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Haftarath parachath Waeth?hanan ? « Consolez » deux fois
Le doublement du mot na?hamou (« consolez ») au début de la haftara a été diversement interprété.
Selon le Midrach ( Eikha rabba 1, 56), de même que « Jérusalem a doublement péché » ( Eikha 1, 8), et « qu’elle a reçu de la main de Hachem le double pour tous ses péchés » (Isaïe 40, 2), de même sera-t-elle un jour doublement consolée (« Consolez, consolez Mon peuple »).
De la même façon, tandis que « la main de Hachem a fondé la terre » (Isaïe 48, 13), cette main au singulier deviendra « ses mains », au pluriel, lorsqu’elles érigeront le Sanctuaire ( Chemoth 15, 17) : « Tu les feras venir, et tu les planteras dans la montagne de ton héritage, résidence pour ton habitation que tu as faite, Hachem ! Sanctuaire, Hachem , qu’ont établi ?tes mains? ! » Ce sera lorsque « Hachem régnera à tout jamais » (verset suivant), aux temps futurs, quand la royauté sera toute à Lui ( Rachi citant la Mekhilta ).
Une autre façon de comprendre ce doublement nous est proposé par Malbim . On sait que notre libération interviendra selon l’une ou l’autre de ces deux échéances : Que nous en soyons dignes ou que nous ne le soyons pas (Isaïe 60, 22 et Rachi ad loc .). Voilà pourquoi le texte emploie deux fois le mot na?hamou : Nous serons consolés que nous méritions de l’être ou que nous ne le méritions pas.
Jacques KOHN.