1. LA PERTINENCE DE LA RELIGION

La pertinence de la religion
Section 1.

La question que nous voulons examiner est de savoir si la religion est pertinente. En réalité, cette question est incohérente; elle n’a aucun sens. Toutefois, si je soutenais cette idée d’entrée de jeu, j’ai bien peur que vous ne compreniez que je ne serais pas à même de répondre à la question posée. Donc, je vais opter pour la stratégie suivante : je vais tout d’abord prétendre répondre à la question, puis je vais vous expliquer pourquoi elle n’est pas légitime.

Détails

0. Préfaces

Vivre avec la vérité pour guide.

Préface à la deuxième édition révisée.

De gros progrès ont été apportés au manuscrit au cours de la dernière année et demie. Trois changements sont plus particulièrement évidents : tout d’abord, des résumés ont été insérés sur presque chaque page, de manière à ce que le lecteur puisse avoir une synthèse permanente des idées que je mentionne. En fait, on m’a suggéré qu’il est possible de lire uniquement l’ensemble des résumés du début à la fin et de ne faire ainsi dans un premier temps que survoler le manuscrit afin de se familiariser avec les sujets abordés; ceci me semble être une excellente idée. Ensuite, les commentaires techniques ont été placés entre crochets [] et écrits dans une taille de caractères plus petite. Ces commentaires sont destinés à ceux qui ont des connaissances en philosophie, en mathématiques ou en sciences – et à ceux à l’esprit intellectuellement aventureux. Ils peuvent être sautés sans rien manquer d’essentiel à l’argumentation. Enfin, le titre a également été modifié de manière à refléter ma meilleure appréhension de ce que le texte se base sur les principes d’une vie responsable.

Il est plus difficile de percevoir le soin apporté à raccourcir les formulations, à rendre l’expression des idées plus cohérente, à réorganiser le flot de l’argumentation et à corriger les erreurs. Je pense que pour la première fois cet essai se rapproche du statut d’œuvre écrite; il est toutefois encore sur le chemin de devenir un livre, et doit être considéré comme une deuxième ébauche. Beaucoup de travail reste donc ainsi encore à fournir : les chapitres IV (Prédictions réalisées) et V (Archéologie) ont besoin d’être considérablement plus développés; une quantité conséquente de documentation doit être apportée; la qualité de la rédaction pourrait être largement améliorée… Il s’agit donc encore d’un chantier; je peux seulement prier que D.ieu me permettra de continuer tout comme il m’a permis d’arriver aussi loin.

C’est pour moi un plaisir que d’avoir à remercier l’aide apportée par mes collègues et étudiants à Ohr Somayach, et en particulier par le Jewish Learning Exchange de l’été 1995. Leur attention critique a révélé un certain nombre de problèmes et d’erreurs grossières qui ont ainsi pu être corrigés. D’autres contributions se sont révélées précieuses : Taffy Gould a eu la gentillesse de mettre son expertise dans le domaine de l’édition à notre service; Jon Erlbaum est repassé sur la plus grande partie du manuscrit, revoyant minutieusement tant la forme que le fond. [La troisième édition a bénéficié de la lecture attentive de Eli Linas et de Michael Kauffman. Je leur suis très reconnaissant de leurs efforts. – Rosh ‘Hodesh Nissan, 5757]. Etant donné que j’ai suivi leurs conseils de manière sélective, je demeure seul et unique responsable des erreurs résiduelles.

Rabbin David Gottlieb

‘Hanouca 5756 Jérusalem

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Préface

Joshua Hermelin m’a rendu un très grand service en transcrivant trois de mes conférences. Les idées qui sont exposées ici sont complexes et controversées : il n’était donc pas idéal de devoir dépendre d’une simple transmission verbale si on voulait procéder de manière méthodique. C’est un grand avantage que de posséder maintenant une version écrite que chacun peut lire à son propre rythme, revoir, consulter de manière répétée, et utiliser pour comparer simultanément différentes parties. J’espère la faire distribuer lorsque les conférences seront présentées à l’avenir.

Mention doit être faite que ceci est une transcription d’idées présentées oralement. Si je devais les coucher moi-même sur le papier, le texte qui en résulterait serait considérablement différent. Il y a encore beaucoup de répétitions, de reformulations, et d’utilisations de formules similaires mais non identiques; dans un texte écrit, plus d’attention doit être portée à la précision, à la cohérence du texte et à son économie. Plus important encore, certains problèmes ne reçoivent qu’un développement très limité, la cause en étant les limitations de l’audience à laquelle les conférences étaient spécifiquement données. Par exemple, la mention de l’argument de Pascal (et la théorie des jeux en général) nécessite un traitement beaucoup plus élaboré (ce que j’ai fait en privé, mais jamais présenté publiquement). De même, la partie consacrée à l’archéologie a besoin d’être beaucoup plus largement développée. En conséquence, le lecteur ne doit pas regarder ce "texte" comme une argumentation achevée, mais bien plutôt comme les grandes lignes de cette argumentation; il peut ainsi évaluer sa logique interne et essayer d’anticiper comment elle finira, mais la dimension réelle n’y est pas encore (un travail de rédaction est en cours pour l’écrire dans les règles de l’art).

En dépit de ces restrictions, la possibilité d’avoir à disposition une version écrite de ces conférences est un grand pas en avant pour rendre les idées qui y sont présentées accessibles à une "quête de vérité" réfléchie, selon l’expression de Joshua. Si les conférences continuent d’avoir de l’impact, ce sera dû dans une mesure significative à ses efforts.

C’est un plaisir que d’avoir pu bénéficier des commentaires de ceux qui ont lu ce texte, en particulier le professeur David Wiederker et le docteur Yisroel Asher. J’ai une dette particulière envers le Rabbin Eliezer Shapiro pour sa patience et son aide experte dans la préparation du manuscrit.

Rabbin David Gottlieb

Rosh ‘Hodesh Iyar 5754 Jérusalem

© 1997 Dr Rabbin David Gottlieb – Tous droits réservés

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Note préliminaire à la traduction anglaise.

Avant que vous, lecteur, ne vous embarquiez pour un fascinant voyage à travers les événements remarquables de l’histoire du peuple juif, voyage dont le but sera de vérifier si la Torah dit vrai, et si par conséquent le Judaïsme est authentique, il est important de réfléchir au préalable à l’objectif et à l’état d’esprit qui sont les vôtres à l’approche du plus important des sujets. Certaines personnes sont incapables de percevoir la vérité des choses, bien qu’elles s’y essayent de leur mieux. Aussi, avant de continuer, il vous faut examiner comment vous évaluez les nouvelles informations qui vous parviennent; il est crucial, et ce tout particulièrement dans le domaine dont nous allons traiter, que vous approchiez ces informations avec un esprit totalement ouvert, parce que dans le cas contraire il est à craindre que vous les rejetiez instinctivement. A titre d’exemple, veuillez s’il-vous-plaît passer quelques instants à considérer la question suivante : est-ce que vous associez au terme "mariage" des impressions positives ou des impressions négatives ? Autrement dit, est-ce que le mot "mariage" induit en vous un sentiment de joie ou un sentiment de désespoir ?

Laissez-moi illustrer par le biais d’un exemple ce que j’essaie d’exprimer lorsque je parle de l’état d’esprit approprié que toute personne doit nécessairement posséder avant de commencer à lire cet essai : admettons que E soit un événement qui provoque une réponse émotionnelle chez l’observateur; supposons en plus qu’il existe une certaine vérité objective quant à ce qu’est E vraiment. Maintenant, considérons deux personnes, A et B, telles que dès le départ A sera ouverte d’esprit quant à E, tandis que B ne le sera pas. Il est très probable que A sera à même de percevoir la réalité de ce qu’est E, alors que B s’en révélera incapable. Ceci est ma proposition de base.

Par exemple, supposons que l’événement en question soit un mariage; un mariage est un événement fortement chargé en émotions, laissant généralement des impressions fortes dans le cœur et l’esprit des spectateurs. Je pense qu’il est juste de dire que les mariages sont des occasions joyeuses; ceci est la vérité objective qui est attachée à un mariage. Maintenant, deux personnes assistent à une cérémonie; la première, A, n’a pas de préjugés négatifs contre les mariages et arrive à la cérémonie avec un état d’esprit objectif, capable de distinguer la vérité attachée à cet événement, c’est-à-dire le bonheur. La deuxième personne, B, n’a pas eu les meilleures expériences du monde en termes de bonheur conjugal. B a divorcé trois fois et, à sa dernière tentative de se marier, a été laissé seul à l’autel. Il est ainsi patent que B ne saurait être considéré comme quelqu’un possédant l’objectivité nécessaire pour apprécier la vérité du mariage, c’est-à-dire le bonheur. Très certainement, A sera capable de percevoir la joie du mariage – sa vérité -, alors que B s’en révélera incapable, habité qu’il est par ses sentiments négatifs envers l’institution matrimoniale; par conséquent, quelle que soit la clarté de la vérité exprimée à travers un mariage, B ne sera pas à même de la saisir. Son manque d’objectivité faussera sa perception de la réalité.

 

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Le texte que vous lisez actuellement suit exactement le même schéma. En effet, le sujet en est la vérification historique de la Torah et, dans un certain sens, D.ieu, un sujet connu pour avoir provoqué chez les hommes des réponses émotionnelles très puissantes tout au long de l’Histoire. Il y a dans cet essai une certaine vérité, ou plus précisément des indices et des apports logiques qui permettent de vérifier la vérité de l’hypothèse. On peut approcher le texte avec un esprit soit ouvert, soit fermé. Certaines personnes décident a priori qu’il n’y a pas de D.ieu et, confrontées à des indices de l’existence de D.ieu et de l’exactitude de la Torah, diront "tout cela est remarquable, mais cela ne fait toujours pas de moi un croyant". Ces personnes ne sont pas en quête de vérité : elles ont déjà leurs vues sur l’existence ou non de D.ieu, et il est vain de chercher à leur prouver quoi que ce soit. S’il y a une table dans la pièce, que je m’exclame "oh, quelle belle table que voilà !" et que vous répondez "les tables n’existent pas. Néanmoins, il m’arrive d’halluciner de temps en temps et de penser que je vois une table. Lorsque cela m’arrive, je vais immédiatement me coucher et j’essaie de me reprendre", je ne crois pas qu’aucune preuve que je pourrais vous donner de l’existence des tables soit à même de vous ébranler vers la vérité. Si vous vous cantonnez à ce système de pensée, rien de ce que je peux faire ne vous convaincra que les tables existent.

Certaines personnes tenteront d’objecter à ce que nous venons de dire ; elles feront valoir l’argument suivant : "fort bien, tout ceci est très raisonnable si vous croyez au postulat originel, soit qu’un événement a une certaine vérité. Mais peut-être que je conteste ce point de départ, et peut-être bien que je ne pense pas qu’aucun événement ait une vérité spécifique. Il est possible que je ne croie pas que les mariages soient des événements joyeux". A une telle personne, je n’ai qu’une seule réponse à donner : en réalité, vous croyez bel et bien que les événements ont une certaine vérité dans leur essence ; votre intuition vous souffle que tel est le cas. Au début de cette introduction, je vous avais demandé, apparemment hors propos, si les mariages provoquent chez vous des sensations de joie ou de tristesse. Qu’avez-vous répondu à cette question ? Vous avez répondu qu’un mariage vous donne d’extraordinaires sensations de joie et de bonheur. Ainsi, sur la base de vos propres sensations et de votre propre intuition, le postulat se trouve vérifié. Nous ne voulons pas soulever des objections pour le simple plaisir de disserter académiquement, ni pour satisfaire à un quelconque besoin de ne pas entendre la vérité : gardez cela pour la foule de ceux qui veulent rester "politiquement corrects", en Amérique ou ailleurs. Nous voulons constater que, dans certaines circonstances, une option a plus de support matériel en sa faveur qu’aucune autre. Et, sur la base de votre propre intuition, la proposition suggérée est parfaitement exacte. Je ne suis pas en train de parler à votre place ni de vous souffler ce que vous pensez : ce sont vos pensées, votre esprit, votre cœur, votre intelligence, vos émotions et votre intuition qui sont venues conforter cette thèse.

Je peux seulement espérer que j’ai été capable de vous transmettre, à vous lecteur, l’importance d’un état d’esprit adéquat, avant que vous entamiez cette tâche stimulante qui se trouve devant vous. Il est très facile de tromper les autres, voire soi-même, et de (se) faire croire que l’on a objectivement analysé certaines informations ou événements. Mais, si une personne est réellement capable de prendre du recul pour aborder un problème avec distance, elle a franchi le pas le plus décisif vers la croyance. Dans son livre "The Closing of the American Mind", Allan Bloom écrit que "si un étudiant arrive – et c’est la distanciation la plus difficile et la plus inhabituelle qui soit – à prendre un certain recul critique envers ce en quoi il croit, en venir à douter de la valeur ultime de ce qu’il aime, il aura fait le premier pas et le plus difficile vers la conversion philosophique". Une personne peut afficher ce qu’elle veut à propos de l’objectivité, mais si elle n’a pas une approche vraiment objective dans son analyse, elle ne renoncera jamais à aucune de ses croyances. Seul vous êtes à même de déterminer l’état d’esprit que vous possédez. Quel qu’il soit et quoi que vous décidiez quant à votre façon de procéder, il est important de toujours garder à l’esprit ce que nous venons de discuter dans cette introduction. Si, à quelque moment que ce soit, vous vous trouviez en train de rejeter catégoriquement un argument pour des raisons qui ne sont pas absolument adéquates à vos yeux, revenez-en à cette introduction et essayez de déterminer si vous êtes complètement objectif dans vos pensées et dans votre analyse de ce qui est écrit. Je peux vous assurer qu’un soin immense a été placé dans la rédaction de cet essai, et que les déficiences apparentes de l’un ou l’autre des arguments peuvent souvent êtres résolues par une simple réflexion de votre part.

En vous souhaitant bonne chance dans votre quête de vérité,

Joshua Hermelin

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Comment fixe-t-on le calendrier juif ?

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Jusqu’à l’époque de la Michna, la fixation du calendrier se faisait par décision du Sanhédrin, qui statuait après avoir entendu des témoins venus affirmer devant lui qu’ils avaient observé l’apparition d’une nouvelle lune (Roch hachana 2, 7). Au deuxième siècle de l’ère commune, Rabbi Yehouda ha-nassi mit fin à cette procédure…

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