C’est ce mardi 21 avril que va s’ouvrir en Allemagne le procès d’Oskar Gröning, 94 ans, ancien officier SS qui servait de gardien dans le camp de la mort d’Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mis en accusation par le parquet de Hanovre en septembre dernier, il comparaitra devant les juges pour sa complicité dans le meurtre de 300 000 déportés de Pologne, morts dans les chambres à gaz entre les mois de mai et juillet 1944.
Gröning, qui n’exprime aujourd’hui aucun regret, avait été chargé notamment, dans le cadre de ses ‘fonctions’, de faire l’inventaire des biens volés aux déportés et de compter les billets de banque qui leur avaient été dérobés avant de les faire transférer aux autorités nazies à Berlin. Cela lui avait valu le surnom de « comptable d’Auschwitz ».
Gröning est sorti de son silence il y a douze ans. A l’époque, il ne pensait pas qu’il serait un jour poursuivi en justice. C’est sans doute pour cette raison qu’il s’est livré sans réserve dans un reportage effectué par une chaîne télévisée française.
Il a déclaré notamment : « Il est de mon devoir aujourd’hui à mon âge de regarder en face toutes les choses que j’ai vécues et de m’opposer à ceux qui nient la réalité de l’Holocauste et qui disent qu’il ne s’est rien passé à Auschwitz. J’ai vu les fours crématoires, j’ai vu les fosses où on brûlait les corps ».
Mais comme le dit le commentateur, « il a vu mais il ne se sent pas coupable ». Demain, il sera jugé et peut-être condamné. Si la justice lui demande aujourd’hui des comptes, c’est entre autres grâce au travail entrepris par le service d’enquête de l’Office central allemand pour l’élucidation des crimes nazis.
Plus d’un million 100 000 personnes, pour la plupart des Juifs européens, ont été massacrées par les Nazis à Auschwitz-Birkenau entre 1940 et la libération du camp par l’Armée Rouge en janvier 1945.