Il y a quelques jours, le 27 janvier, date anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, a été inauguré à Orléans un nouveau lieu de mémoire. Ce nouvel espace historiographique est dédié aux internés des camps du Loiret. Il comprend aussi le Musée mémorial des Enfants du Vel d’Hiv.


A partir de mai 1941, les camps de Pithiviers et de Baume la Rolande, dans le Loiret, deviennent des camps d’internement pour les juifs étrangers arrêtés en France lors de ce qu’on appelle la rafle du « Billet Vert ». 3000 juifs étrangers sont en effet arrêtés à Paris et dans la région parisienne, envoyés dans le Loiret puis déportés. Après la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942, ce sont quelques 8000 juifs dont 4000 enfants qui prennent leur place dans ces camps. Fin juillet 1942 les adultes et les adolescents sont déportés vers Auschwitz, les enfants,
arrachés à leurs parents partent pour Drancy d’où ils seront également déportés vers Auschwitz.
Ce lieu de mémoire a pu voir le jour grâce à des associations qui se battent pour garder le souvenir de cette page d’histoire. Parmi elles l’Union des Déportés d’Auschwitz, les Filles et Fils des Déportés Juifs de France, le CRIF-Orléans et la Commission du Souvenir du CRIF. Mais il n’aurait pas vu le jour sans le travail acharné d’Hélène Mouchard-Zay et de l’équipe du CERCIL (Centre d’Etude et de Recherche sur les Camps d’Internement du Loiret et de la déportation juive).
Parmi les nombreux discours, le plus émouvant a été celui d’Annette Krajcer. Elle-même raflée au Vel’ d’Hiv en juillet 1942, elle fut internée au camp de Pithiviers, bien que de nationalité française, séparée de sa mère (déportée à Auschwitz), puis transférée à Drancy. Elle a chaleureusement remercié deux des personnalités présentes à cette inauguration : Mme Simone Veil pour son engagement sans faille et le président Jacques Chirac pour son discours de juillet 1995 dans la quel il reconnaissait la responsabilité de l’Etat français de Vichy dans la déportation des juifs de France.