QUAND BIEN même le dernier
homme aurait-il
fait ses premiers pas
sur la lune le 21 Juillet 1969,
l’astre de la nuit ne le concerne
pas ! Il le foule certes, le
contourne, le filme et l’examine,
mais il ne le comprend
pas… Et pour cause ! Car il
ne sait plus en quoi la lune
le concerne. Sa vanité est à la
hauteur de sa vacuité.
Médusée devant l’île de Pâques,
les pyramides ou les géoglyphes
de Nazca, la « science
historique » est tout autant
incapable d’expliquer avec le
sérieux qui fait la dignité de
la pensée certains phénomènes
pourtant proches de son
humanité. Comment cet homme
– que, dans son orgueil
démesuré, elle a rapproché du
singe pour mieux s’affirmer
elle-même. – comment cet
homme, pourtant démuni des
inventions techniques de notre
modernité, aurait-il pu ne
serait-ce qu’imaginer de telles
oeuvres ?, s’interroge-t-elle
hautaine.
Mais l’Egyptien « préhistorique
» n’est pas dupe ! Le regard
pointé vers l’éternité, il
sourit devant tout ce vacarme
de métal, cette profusion de
formules et surtout face au
spectacle indécent qui entoure
chacune des nouvelles prouesses
de l’homme-machine… Lui
qui, à l’aide de la parole seulement,
savait encore changer
le bâton en serpent et l’eau
en sang, ou encore cloner des grenouilles… jusqu’à ce que
jaillisse le « doigt de D.ieu »
du coeur même des grains infinitésimaux
de la poussière
de la terre quand ceux-ci furent
transformés par Moché –
« l’homme détaché des eaux »
– en de minuscules êtres vivants
: les poux !
Car, de même qu’il est enseigné
dans le Traité talmudique Berakhot
que Bétsalel construisit
le Michkan en combinant
les lettres ayant servi à la
création du monde, ainsi
les astres, mais aussi tous
les êtres de ce monde n’ont
de sens véritable que pour
autant où ils nous concernent
et où ils nous saisissent
au plus profond de notre
existence ! Et ce, parce que
chaque chose de ce monde –
avant d’avoir été recouverte
du langage de la rationalité
qui l’étouffe dans ses propres
présupposés – est le dévoilement
de la Parole créatrice
qui la fait être et qui s’adresse
à nous. Au point où ces lettres
qui constituent l’identité
des choses sont autant de
puissances numériques qui
expriment une « géométrie »
(guématria) : littéralement,
la dimension intelligible de
toute réalité, c’est-à-dire en
tant qu’elle s’offre à l’homme
comme phénomène, comme
apparition.
Mais « la nature aime à se
cacher » (sic), elle attend de
celui qui se met en quête de
sa profondeur qu’il la recherche
et l’accompagne, qu’il se
mette à son écoute…
Tel est le sens de l’injonction
: « Ha’Hodech haZé
Lakhem – Ce mois est pour
vous ! ». L’espace-temps
n’est pas neutre : il demande
à ce que nous en révélions le
sens ultime, que nous l’inscrivions
dans le creux de
notre existence ! Et non pas
que nous déambulions sur
terre comme l’on marche sur
la lune…
YEHUDA RÜCK
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