Après 34 années de rupture avec l’Iran, les Etats-Unis prétendent promouvoir le dialogue entre le régime des Ayatollahs et l’Occident. Un optimisme qui fait  suite à une conversation téléphonique entre Barack Obama et le nouveau président iranien Hassan Rohani.  

Rohani, présenté comme un modéré – ce qui est très relatif- n’a pas accepté de rencontrer le président américain lors de son séjour à New York, mais il a par contre eu un entretien téléphonique avec ce dernier, qui se trouvait à la Maison Blanche, ce vendredi soir.

Obama, visiblement satisfait de ce « premier pas », a indiqué après cette conversation (qui a duré quinze minutes) qu’il avait convenu avec son nouvel interlocuteur que leurs équipes de négociateurs œuvreraient le plus rapidement possible pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire de l’Iran.

Obama a encore précisé que cette discussion menée au téléphone avait permis de « briser un long silence de 34 ans », entamé à l’époque de la révolution islamique, au cours desquels les dirigeants des deux Etats ne s’étaient pas adressé la parole et n’avait eu aucun échange.

En Israël, on ne croit pas trop aux changements de la politique iranienne mais on se garde bien d’exprimer malgré tout une opinion officielle sur la question. Seul le député  (et ancien ministre) Avigdor Lieberman, du parti Israel Beteinou, s’est permis, sur sa page Facebook, d’exprimer son pessimisme, indiquant qu’il ne croyait pas que l’Iran était prêt à modifier sa politique.

Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a clairement donné comme instructions à tous ses ministres de s’abstenir de tout commentaire à ce sujet. Sur le point de quitter Israël pour les Etats-Unis, Netanyahou a transmis un ordre formel aux membres de son gouvernement, leur interdisant d’évoquer toute question politique dans leurs interviews ni d’aborder notamment les « tentatives diplomatiques des USA en direction de Téhéran ».

Suite à ces directives, plusieurs ministres ont annulé leurs interventions dans les médias. Il est clair que ces recommandations ont été faites pour éviter tout embarras au chef du gouvernement israélien, qui doit rencontrer Obama cette semaine.

Le Premier ministre israélien va s’envoler dans la nuit avec sa suite pour les USA. Mis à part sa rencontre avec le président américain, il prononcera également, devant l’Assemblée générale de l’ONU, un discours qui devrait être essentiellement consacré à l’Iran.