Les responsables des deux grandes communautés du pays ont publiquement demandé aux Juifs locaux de se mobiliser, tant politiquement que financièrement, pour que soit restauré l’abattage rituel dans le pays.
Garth Cohen, le président de la Hebrew Congregation d’Auckland, et son homologue du Jewish Community Center de Wellington, Claire Massey, ont décidé d’en appeler à leurs communautés respectives pour protester contre l’article du projet de loi en matière de respect du droit des animaux qui prévoit une interdiction totale de l’abattage rituel juif.
Pour le moment, suite à un recours d’urgence devant la justice, ladite interdiction a été provisoirement suspendue. Mais, comme l’expliquent les deux responsables dans leur déclaration conjointe intitulée « Sauver l’avenir du judaïsme en Nouvelle-Zélande », « la perspective d’une interdiction permanente de la chehita qui aurait pour conséquence l’absence de viande cachère en Nouvelle-Zélande est bien réelle ». Et de rappeler que ce pays « est devenu récemment le premier… à interdire l’abattage rituel depuis les nazis… il y a plus de soixante-dix ans ». Certes, pour remplacer les quelque 300 moutons et 2.000 poulets cachers locaux, la communauté aura le droit d’importer de la viande (mais pas du poulet interdit à l’importation en Nouvelle-Zélande). Mais, poursuivent les deux dirigeants communautaires, « il est fort probable que, si nous perdons le droit de pratiquer l’abattage rituel, nous perdrons aussi après la possibilité d’importer de la viande cachère ». « L’absence de viande cachère signifiera que nous ne pourrons pas engager de rabbins, insistent-ils. Cela signifiera que nos familles religieuses seront forcées de quitter la Nouvelle-Zélande et que peu de Juifs voudront immigrer ici. Nous serons considérés comme un pays où les Juifs ne sont pas les bienvenus et où nos traditions ne sont ni respectées ni appréciées ».
« Votre avenir religieux, culturel et social est en jeu »
Pour contrer cette nouvelle législation, les dirigeants ont donc décidé d’attaquer le gouvernement devant la justice de leur pays. Mais pour mener à bien cette initiative, il faut bien entendu des fonds. « Nous avons besoin du soutien de chaque Juif, confirment Garth Cohen et Claire Massey. Que vous respectiez les règles de la cacherouth et celles du shabbat ou non, nous devons tous être unis. Votre avenir religieux, culturel et social est en jeu ». Les deux dirigeants demandent de ce fait à chaque foyer de faire un don de 150 dollars et de se mobiliser. Non seulement en faisant payer ceux qui ne l’auraient pas déjà fait, mais aussi en écrivant des lettres de protestation au Premier ministre, au ministre de l’Agriculture et aux députés. De son côté, le président du New Zeland Jewish Council, Stephen Goodman a souligné que comme l’ensemble de la communauté, son organisme avait espéré qu’après la suspension provisoire de l’application de la loi anti-chehita décidée par un juge, le gouvernement réviserait sa position. « Malheureusement, a-t-il déploré, ceci n’a pas été le cas et une véritable procédure est nécessaire. Cela coûtera à la communauté beaucoup de temps et d’argent qui auraient dû être employés à renforcer son existence plutôt qu’à lutter pour des droits fondamentaux ».
Catherine garson en partenariat avec Actualité Juive