Mahmoud Abbas va faire une nouvelle tentative cette semaine à l’Onu en vue d’obtenir pour l’Autorité palestinienne le statut « d’Etat non membre » de l’organisation.

Abbas compte présenter jeudi sa demande d’adhésion au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon afin que celui-ci la soumette au Conseil de Sécurité. Pour qu’elle soit agréée, il doit bénéficier de l’appui de neuf voix sur quinze lors du vote.

Le chef de l’AP avait déjà tenté l’an dernier cette démarche mais elle n’avait pas abouti. Si la résolution est adoptée, cela permettrait aux Palestiniens d’adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux telle que la Cour pénale internationale (CPI). 

Il est clair que cette procédure est inacceptable pour Israël, notamment parce qu’elle constitue une violation flagrante des accords d’Oslo. C’est ce qu’a souligné le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon qui a prévenu les responsables de l’AP que leur demande d’adhésion  entrainerait l’annulation de tous les accords signés avec Israël. Cela signifierait, par conséquent, qu’Israël serait libéré de tous les engagements pris dans le cadre de ces traités. Il est en outre extrêmement risqué de permettre à l’AP d’accéder à toutes ces organisations.

En France, certains hommes politiques semblent soutenir, une fois de plus, les efforts d’Abbas. Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, en visite en Israël, a appuyé cette demande en déclarant que « c’était le meilleur moyen d’enclencher les négociations ». Il a émis le souhait de voir la France voter au Conseil de Sécurité « en faveur d’un Etat palestinien à part entière et non seulement d’un statut intermédiaire d’Etat observateur ».

Mais Laurent Fabius s’est montré plus réservé : lors d’une conférence de presse à Paris la semaine dernière, le chef de la diplomatie française aurait estimé que le moment était mal choisi.

Les Etats-Unis, de leur côté, adoptant toujours la même politique, s’opposent fermement à cette démarche. Barack  Obama l’a clairement indiqué lors d’une conversation téléphonique avec Abbas. Dans un communiqué publié un peu plus tard, la Maison Blanche confirmait que le président des USA  « avait réaffirmé l’opposition des Etats-Unis aux efforts unilatéraux aux Nations unies ».