L’utilisation du iPhone préoccupe sérieusement un grand nombre de rabbanim orthodoxes. Des centaines d’entre eux, dirigeants de communautés dans différents quartiers harédim, se sont retrouvés lundi matin pour débattre une nouvelle fois de la question dans les salons Viznitz de Bné Brak.

Parmi les autorités religieuses invitées à prendre la parole, on peut citer notamment le Rav Steinman, le Rav Wozner, le Rav Hayim Kanievsky, le Rav Nissim Karelitz, le Rav Stern, le Rav Rozenberg, et bien d’autres encore.

Cette nouvelle rencontre a été organisée à l’instigation du Rav Kanievsky, qui a déjà convié des Rabbanim, il y a quelques semaines, à son domicile pour discuter de ce problème.

Des experts invités à prendre part à la réunion ont été interrogés sur les moyens d’utiliser Internet avec un filtre protecteur. Les Rabbanim présents ont demandé si des moyens semblables pouvaient être utilisés sur les Smartphones afin de permettre aux Juifs orthodoxes de s’en servir dans le cadre de leur travail.

Le Rav Kanievsky considère le iPhone comme un instrument « corrupteur et dangereux ». Il a déjà précisé, dans de précédentes interventions, qu’il fallait « en éloigner le public orthodoxe ». Selon certains médias, il aurait même conseillé à certains de ses utilisateurs de briser l’appareil en soulignant qu’il leur était même interdit de le vendre à un non-Juif.

Nous rappelons que le sujet a été traité sur notre site. Pour en savoir davantage sur les positions qui ont été adoptées sur la question, vous pouvez consulter Techouvot.com ou l’application AlloRav : http://www.techouvot.com/internet_pour_rav_wattenberg-vp35289.html#35289
Voici un lien qui vous permettra de mettre un filtre sur votre iPhone
http://venishmartem.com/devices/item/iphone-itouch-ipad

 Pour les utilisateurs d'iPhone nous reprenons ici,  dans son intégralité, la position du  Rav Watterberg  :

"Tout d’abord, même ces rabbins israéliens établissent des distinctions et permettent certains cas, comme pour les personnes qui utilisent internet pour leur activité professionnelle. 

Ceci à condition de mettre en place un filtre. 

Donc lorsque vous vous étonnez du fait que « les rabbanims qui répondent ont internet » , il n’y a rien d’étonnant. 
C’est une activité professionnelle, non rémunérée soit, mais activité tout de même. 
Serait-il logique de permettre de répondre uniquement si l’on est payé pour cela ? 

Si c’est toléré pour gagner de l’argent, à plus forte raison pour diffuser de la Thora. 



Concernant votre remarque sur l’application Iphone, je n’ai pas questionné le Rav Lumbroso-Roth à ce sujet, c’est pourquoi ce que je vais écrire ne l’engage absolument pas, à lui de corriger mes dires si je me trompe, mais en attendant je vais me faire ambassadeur de sa pensée : 



Le site Techouvot.com est volontairement un site adapté à la communauté juive française. 

Cette dernière étant composée d’une majorité non-orthodoxe et même sa partie orthodoxe étant majoritairement composée de baalei tshouva qui ne sont pas toujours déjà arrivés à destination -selon leurs aspirations, il est notoire que la majorité des utilisateurs/visiteurs du site n’est pas au summum de l’orthodoxie. 



Le but du site étant de leur fournir facilement des réponses ala’hiques ou ashkafiques autour de la Thora, il se veut être pratique et c’est pour cela que l’application Iphone a été mise en place. 



S’il y a 10% des visiteurs qui refusent d’utiliser un Iphone, cette application ne les y contraint pas. 

J’en veux pour preuve moi-même ; je n’ai pas d’Iphone et pourtant j’utilise ce site. 



[Si ça peut vous rassurer, je n'utilise pas d'Iphone (ni n'en possède) et j'utilise un internet filtré. 

Je ne me refuse pas au Iphone religieusement, mais je n'en trouve pas trop l'utilité; me débrouillant déjà assez mal dans tout ce qui est informatique, je n'ai pas envie de me casser la tête avec ces engins dans le seul but d'être constamment connecté. Je vis très bien sans et n'ai pas particulièrement envie de me créer de nouvelles dépendances. 



Quant à jouer aux petits jeux électroniques des téléphones, je crois que même contre paiement je ne voudrais pas. 



Je trouve que c'est un des moyens les plus stupides de perdre son temps, je ne vois pas comment ça peut détendre (lorsqu'on a plus de 12 ans). 

Si ça détend, je comprends, mais je ne comprends pas comment ça peut détendre. En tout cas , moi ça me fatiguerait plutôt qu'autre chose, je n'ai jamais essayé mais devoir fixer du regard un petit écran, non merci.] 


Il ne faut pas voir en la création de cette application autre chose qu’une volonté d’aider le public visé qui se sert de toute façon d’un Iphone qu’il y ait ou non l’application. 


Mais certainement pas y voir une caution morale à l’utilisation du Iphone. 



De manière plus générale, il ne convient pas toujours d'importer ces directives israéliennes en ‘houts laarets. 


Il y a beaucoup de « lois » propres à la situation et la mentalité locale, comme le fait qu’en Israël les femmes n'ont pas le droit de conduire (-chez les religieux. je sais qu’à Tel Aviv les femmes conduisent), c’est considéré comme une atteinte à la tsniout. 

(Je n’entre pas ici dans les explications indispensables pour rendre cette nouvelle intelligible -ou même simplement audible- à l’oreille non entraînée du français classique, on s’y perdrait) 



Je vous cite :

Citation:
Êtes vous en désaccord avec ce que les rabbins israéliens écrivent quand il s'agit d'Internet mais d'un autre côté vous êtes interressé à les citez dans vos réponses? 



Pour les décisions ala’hiques de ces mêmes rabbins, pour les ala’hot qui ne dépendent pas tellement de la société, c'est différent, ça s'importe plus sainement. 



Tout ce qui touche à la particularité de la société israélienne doit être analysé et décortiqué avant importation. 



Pour internet, l'idée est bien sûr applicable en France aussi (car ici aussi internet fait des dégâts), mais à un niveau et d'une manière différente. 



Les israéliens (orthodoxes) évoluent dans un cocon surprotégé de toute influence extérieure, les natifs de Mea Shearim, Bnei Brak ou Kiriat Sefer, ne regardent pas la télé, ne vont pas au cinéma, n’écoutent pas la radio, ne partent pas en vacances (ailleurs que dans ces villes ou autres similaires en Israel), n’ont pas de téléphones capables d’envoyer/recevoir un SMS, ne lisent pas de lectures profanes (en dehors d’actualités politiques, domaine où plusieurs d’entre eux excellent bizarrement sans s’en lasser), ni de BD (même Tintin n’a pas droit de cité). Ils n’ont pas non plus de voisins, amis ou connaissances dans le monde non religieux, les plus mal vus auraient un petit cousin par alliance sympathisant du mouvement Mizra’hi et reconnaissable par sa Kipa tricotée indispensable pour adhérer au club. 

Ils n’ont généralement jamais discuté avec un non-juif ou un juif non religieux, bref, ils n’ont pas une très grande ouverture sur le monde dit 'hol. 



Ils sont exclusivement concentrés sur la Thora (en dehors de petites escapades politiques) et ne côtoient presque jamais le monde « ‘hol ». 



Cette manière de vivre est très particulière, je ne viens ici ni la cautionner ni la critiquer, il s’agît juste d’un constat. 



Une autre constatation est que ce mode de vie est « fragilisant », je veux dire qu’un juif religieux qui grandit en France sera amené à voir, entendre, fréquenter etc… des situations moins saines (et moins saintes), mais c’est ce qui le renforcera en parallèle (s’il choisit de rester respectueux des mitsvot). 



Mon maître le Rav Rottenberg –zal- disait qu’un élève de yeshiva qui grandit en Israel est comparable à une fleur alors que l’élève de yeshiva qui grandit en France est comparable à une rose. 

La différence est que la rose grandit et pousse dans les épines (les difficultés), mais ça donne une fleur plus jolie. 



Ainsi, si le français décide de devenir israélien concernant le mode de vie fermé, il le pourra. 

Mais le sujet israélien moyen étant « fragilisé » à ce niveau n’aura plus vraiment le choix ni la possibilité de devenir « français » (ou ‘houtsnik) concernant le mode de vie (ouvert) sans mettre en péril son niveau spirituel. 



C’est pourquoi leurs rabbins, connaissant les faiblesses de leurs pairs, peuvent nous paraître quelques peu extrémistes dans leurs décisions. 

Mais celui qui connait la société israélienne comprend que la faiblesse de l’israélien (moyen) impose de sérieuses mises en garde. 



Par contre, lorsqu’un rabbin israélien émet une décision ala’hique concernant l’allumage de la lumière dans le couloir d’un immeuble, la validité d’une mezouza ou la kashrout d’un produit, ça n’est pas nécessairement lié à la mentalité israélienne et par conséquent c’est tout à fait importable en France. 



Je vous cite : 

Citation:
Enfin que pensez vous de ce comportement si oppressant de dire quoi faire et quoi pas faire sur chaque sujet? Sans quoi si on se risque à faire différemment on est "jeté" du tsibour?



Là aussi, il faut remettre les choses dans leur contexte. 


Si ces injonctions seraient ressenties comme une intrusion dans la vie privée par un français, elles sont admises et voulues par les israéliens qui doivent –vraisemblablement- ressentir leur faiblesse à ce niveau et nécessitent d’être dirigés. 



Lorsqu’on est conscient de sa faiblesse, on souhaite se voir donner des directives précises, prenez par exemple un débutant apprenti artificier qui commence à manipuler des produits explosifs en craignant constamment une catastrophe, il demandera confirmation de tout ce qu’on lui a dit vingt fois pour être bien sûr de ne pas faire d’erreur. 

Alors que le professionnel, celui qui est sûr de lui, se vexera si on lui répète les instructions plusieurs fois. 



Après cela, reste à savoir dans quelle mesure les français ont raison de se sentir hors de danger, mais il est certain que les français -en général- sont moins en danger que les israéliens -en général. 



Si l’israélien –loin d’imaginer qu’il puisse y avoir en ‘houts laarets des juifs plus accomplis que lui sur un point- attribuera systématiquement sa crainte (face à internet et Cie) à sa grande Yirat shamayim et l’absence d’inquiétude du français à un manque de Yirat shamayim, nous ne devons pas nous égarer pour autant dans notre réflexion mais tenir compte de la particularité du judaïsme orthodoxe israélien qui fait qu’ils sont bien plus fragiles qu’un orthodoxe français. 

C’est pourquoi ce système de mises en garde des rabbins israéliens semble adapté à ce milieu. 



Il me semble qu’un israélien classique (du monde orthodoxe) ne trouve pas oppressant du tout qu’on lui dise quoi faire et ne pas faire. 



Et s’il trouve ça parfois un peu poussé, c’est certainement qu’il doit être un peu plus « mature » (ou « mekoulkal » -selon les appréciations) que ses compatriotes, peut-être car il a un parent ‘houtsnik et donc plus ouvert au monde ‘hol… 



Je ne prends pas le temps de me relire car j'aimerais répondre encore à quelques messages ce soir et il ne me reste que peu de temps…"