Les observateurs et les responsables
communautaires ont vu
arriver ce phénomène
comme une vague dévastatrice :
les agressions antisémites se sont
multipliées aux quatre coins de
l’Hexagone depuis le début de
l’opération « Plomb durci » à Gaza !
Lundi 12 janvier au soir, Raphaël
Haddad, le président de l’UEJF en
avait déjà compté pas moins de 55 :
« C’est encore plus important que
ce qu’on avait recensé en 2001 ! »,
assure-t-il.
Un constat partagé par le ministère
de l’Intérieur qui reconnaît
« une augmentation très nette » des
actes antijuifs. Le président français,
Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs
profité de la cérémonie de ses voeux
de « bonne année » aux autorités
religieuses tenue le même jour à
Paris pour condamner les « violences inadmissibles » commises
en France « avec comme prétexte le
conflit au Proche-Orient », tout en
assurant que ces crimes ne « resteraient pas impunis ».
Des déclarations qui intervienent
après que des cocktails Molotov ont
été lancés contre la synagogue de
Schiltigheim, dans le Bas-Rhin,
dans la nuit de dimanche à lundi.
Un peu plus tôt dans la soirée, pas
moins de neuf engins incendiaires
ont frappé le Beth Habad de Saint-
Denis dans la banlieue parisienne,
provoquant un début d’incendie sur
la façade d’un restaurant casher mitoyen.
Un attentat qui intervient, a
rappelé le rav Mendel Belinov, alors
que la mairie de Saint-Denis avait
organisé quelques jours plus tôt une
manifestation anti-israélienne…
Plus grave encore : une nouvelle
agression physique a été recensée
après qu’une collégienne juive a été
rouée de coups, mercredi 7 janvier
dernier, à Villiers-le-Bel en Seine-
Saint-Denis.
Mais l’antisémitisme de 2009 se
passe de Juifs… puisqu’une dizaine
d’inscriptions comme « Il faut tuer
les Juifs ! », « Vive la Palestine ! » et
« Libérez Gaza ! » ont été découvertes
ce lundi matin sur le mur d’un
centre social du Puy-en-Velay en
Haute-Loire où il n’y a guère de
communauté juive…. Des menaces
également proférées à Montceaules-
Mines en Saône-et-Loire où
l’on ne recense également aucune
communauté. Pour le président du
Consistoire central, Joël Mergui,
cette dérive était malheureusement
« prévisible »… Ainsi a-t-il rapppelé
lundi 12 janvier que « si des
drapeaux israéliens peuvent être
brûlés impunément et si des slogans de haine peuvent être hurlés
par certains dans les nombreuses
manifestations s’étant déroulées
ces dernières semaines sans qu’ils
soient ensuite inquiétés, il ne faut
guère s’étonner que les menaces se
transforment très vite en passages
à l’acte ! ».
S. G.
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