C’est une visite marquée par l’émotion qu’ont effectuée jeudi après-midi le président de la République française et le Premier ministre israélien au collège Ohr Torah de Toulouse. Netanyahou a conclu son discours en chantant Am Israël Haï !!
Les deux hommes se sont déplacés, à l’occasion de la visite de Netanyahou en France, pour rendre hommage aux victimes de l’atroce tuerie perpétrée en mars dernier à l’école Otzar Hatorah par l’islamiste radical Mohamed Merah. La police a déployé un dispositif exceptionnel pour assurer le bon déroulement de la cérémonie.
Cette commémoration avait pour but également de dénoncer cette haine qui, comme l’a souligné Binyamin Netanyahou, « ne menace pas que les Juifs mais toutes les civilisations ».
Parmi les personnalités invitées, on notait notamment la présence du maire de Toulouse, Pierre Cohen, du ministre de l’Education Vincent Peillon et du grand rabbin de France Gilles Bernheim. Les familles des victimes ont été associées à cette commémoration et leurs représentants ont également pris la parole. Le Rav Yaakov Monsonégo, dont la fille Myriam, 8 ans, a été assassiné, a prononcé un discours.
Lors de son intervention à la tribune, François Hollande a tenu à « rappeler la détermination de la République à combattre l’antisémitisme ». « Les Juifs de France doivent savoir que la République met tout en œuvre pour les protéger. La garantie de leur sécurité est une cause nationale », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre israélien a ensuite pris la parole, d’abord en français pour remercier le président Hollande de son accueil et pour saluer la mémoire des victimes, juives et non juives. Puis en hébreu étant donné qu’il souhaitait, comme il l’a dit, « s’exprimer dans la langue de la Bible ».
Rappelant les meurtres atroces commis à l’école Otzar Hatorah, Netanyahou a affirmé : « S’il en avait eu la possibilité, cet assassin aurait tué chaque enfant juif qu’il aurait croisé sur son chemin, exactement comme les nazis ».
Netanyahou a ajouté : « Pendant les jours sombres du nazisme et les pogroms qui les ont précédés, la plupart des gouvernements européens n’ont pas levé le petit doigt pour combattre l’antisémitisme meurtrier et certains y ont même coopéré ». Et de souligner : « Aujourd’hui, je suis ici avec mon ami, le président François Hollande, qui parle de façon claire et déterminée contre cette folie et qui agit contre elle ».
Saluant chaudement l’engagement pris par François Hollande, Netanyahou a rappelé que ce dernier, comme ses prédécesseurs, avait affirmé que « ceux qui portaient atteinte aux Juifs portaient atteinte à toute la France ». « Et c’est exactement ce que l’histoire nous a montré », a alors affirmé Netanyahou. Le Premier ministre israélien a ensuite parlé du judaïsme français, précisant qu’il s’agissait d’une communauté bien enracinée depuis l’époque de Rachi.
Netanyahou a ensuite déclaré qu’il était « venu de Jérusalem, capitale éternelle d’Israël », pour dire aux ennemis d’Israël que « le peuple juif disposait aujourd’hui des moyens de se défendre contre ceux qui voulaient rayer Israël de la carte ».
Chose étonnante : c’est en chantant que le Premier ministre israélien a achevé son discours. Il a en effet entonné l’air d’Am Israël Haï avec une partie de l’assistance après avoir énuméré un certain nombre d’attentats perpétrés contre des Juifs ou des Israéliens et expliqué que « le peuple d’Israël ne se laisserait jamais briser ». Une conclusion des plus percutantes après un discours percutant !