Le premier ministre israélien a défendu, mercredi, la décision de construire de nouveaux logements à Jérusalem-Est.
Benyamin Nétanyahou a affirmé qu'Israël avait le «droit» et le «devoir» de poursuivre la construction dans l'ensemble de la ville, alors que les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur État souverain.
Mardi soir, les services de Benyamin Nétanyahou avaient annoncé que 2000 nouveaux appartements allaient être construits dans des secteurs juifs de Jérusalem-Est.
D'après des responsables, cette décision est une réponse d'Israël aux récentes initiatives unilatérales des Palestiniens, en particulier à leur admission à l'UNESCO comme membres à part entière, lundi.
Devant la Knesset, le premier ministre israélien s'est engagé mercredi à poursuivre les constructions à Jérusalem-Est. Il ne s'agit pas d'une sanction, mais du «droit élémentaire de notre peuple à construire dans sa ville éternelle», a-t-il dit.
«Jérusalem ne retournera jamais» à l'état d'avant la guerre des Six jours en 1967, «je vous le promets», a dit M. Nétanyahou.
Les projets annoncés par le premier ministre israélien ne sont pas nouveaux, mais M. Nétanyahou a ordonné l'accélération de ces programmes, qui prennent généralement plusieurs années à être achevés. On ignore cependant à quelle date ils seront lancés.
Le chef du gouvernement israélien a souligné que la totalité des constructions seraient réalisées dans des zones qui doivent rester israéliennes dans le cadre de tout éventuel accord de paix.
Les Palestiniens exigent l'arrêt de toutes les constructions dans les colonies avant la reprise des pourparlers de paix. Une condition préalable que rejette Israël, en insistant sur le fait que la question de la colonisation sera réglée au moment où les frontières seront définies dans le cadre des négociations.
L'annonce israélienne et le lien avec le vote à l'UNESCO établi par des responsables a suscité des réactions empreintes de colère.
«Israël a le choix entre les colonies et la paix, entre les négociations et le diktat, entre le passé et l'avenir», a souligné le négociateur palestinien Saeb Erekat lors d'une conférence à l'Institut des études sur la sécurité nationale à Tel Aviv. «Ce gouvernement a choisi le passé, les colonies et le diktat.»
Lors de la même conférence, la dirigeante de l'opposition israélienne, Tzipi Livni, a fustigé l'annonce selon laquelle Israël devrait conserver certains blocs de colonies, mais dans le cadre de négociations censées conduire à un accord.
«L'idée selon laquelle nous devons maintenant construire davantage en vue de punir les Palestiniens est une chose que je ne peux pas comprendre», a-t-elle dit.
Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a également condamné la décision israélienne, y voyant un sérieux coup aux efforts de relance des pourparlers de paix.
Ce programme «est illégal en vertu du droit international», a-t-il souligné, en estimant qu'il s'agissait de la dernière marque de provocation sur les colonies. «Nous devons observer des pas en direction de la paix, pas des actions qui divisent et isolent un peu plus les parties et sapent les perspectives de négociations», a-t-il dit.[source : Juif.org]