La polémique enfle autour de la création du tribunal rabbinique de conversions alternatif et les réactions sont nombreuses.
Face aux dizaines de rabbins qui approuvent la formation de ce nouveau réseau indépendant de conversions se trouvent des centaines d’autres qui le dénoncent et comptent rejoindre une nouvelle organisation, Noam, qui tiendra son premier congrès ce jeudi dans les locaux d’Ekhal Shlomo.
Le message des initiateurs est clair : ils veulent exprimer clairement leur soutien au grand rabbinat d’Israël et aux deux grands rabbins qui le dirigent. L'un d'entre eux a déclaré: "Les rabbins qui travaillent sur le terrain souhaitent nous rejoindre pour renforcer la Rabbanout Harashit. La plupart d’entre eux se réclament du sionisme religieux mais il y en a également un certain nombre du courant orthodoxe".
L’organisation prépare déjà une plateforme prévoyant un dialogue permanent entre les grands rabbins et les rabbanim en poste dans le pays afin d’engager une réflexion commune sur le sujet en vue d’apporter des améliorations dans ce domaine. Il est également question de proposer des olutions technologiques permettant aux services religieux de travailler de façon plus efficace.
L’organisation Noam a tenu encore à préciser qu’elle ne souhaitait pas s’occuper de questions à connotation politique : « Notre organisation est ouverte à tous les rabbins de toutes tendances et à tous les courants religieux souhaitant travailler sous l’autorité du grand rabbinat et des deux grands rabbins d’Israël », a-t-elle précisé.
La création de ce tribunal rabbinique alternatif a suscité la réaction indignée du Rav Nahoum Eisenstein, président de la commission rabbinique responsable des conversions.
Interrogé par le site Kikar Hashabat, il s’est montré très virulent envers les rabbins qui avaient pris cette initiative, déclarant même « qu’ils devraient avoir honte d’appeler leur projet ‘Guiyour Kahalakha’ alors qu’ils savaient que la majorité des personnes qu’ils convertiraient profaneraient le premier Shabbat ».
Il a ajouté : « Le grand rabbinat et tout Israël doivent s’y opposer. Même si nous avons nos propres tribunaux, nous nous soucions de l’ensemble du peuple d’Israël ».
Le Rav Yaakov Medan, qui est associé à la fondation du Beth Din indépendant, a tenu à défendre le projet en affirmant qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un acte de rébellion. Il a indiqué que « les pressions étaient de plus en plus grandes et justifiées sur la question de la conversion » et que « de nombreuses personnes animées des meilleures intentions voulaient se convertir.
Le Rav David Stav, autre associé au projet, a souligné qu’il s’agissait d’une initiative prise par le Rav Rabinowitz, directeur de la Yeshivat Hesder de Maalé Adoumim, suivie par quelques dizaines de rabbins qui s’inquiétaient de l’assimilation sévissant en Israël et pensaient qu’un tribunal de ce type pouvait apporter des solutions.
Il a ajouté : « Nous aviserons les convertis qui passeront par nos services que leur conversion ne sera pas reconnue par l’Etat. Nous espérons qu’avec la multiplication de ces conversions, l’Etat finira par comprendre qu’il doit les reconnaître. Nous comptons engager le dialogue avec le grand rabbinat pour que la question puisse être réglée ».