L’atmosphère était à la fête…
Rav Leib, le rav de Metz – connu
dans le monde entier pour son
oeuvre magistrale intitulée
« Chaagat Arié » – avait invité
ses coreligionnaires à partager
une séoudat mitsva en l’honneur
du Sioum haChas – la fin
de l’étude complète des différents
traités du Talmud de Babylone.
Agé de 90 ans, sa vue avait
baissé, mais son esprit n’avait
rien perdu de son acuité, et chaque
instant de sa vie était voué
à l’étude de la Torah.
Personne ne se demandait
comment une personne pratiquement
aveugle pouvait ainsi
étudier et terminer le Chas, car
tous étaient persuadés qu’il le
connaissait par coeur !
Les Messins étaient très reconnaissants
envers la Providence
d’avoir donné longue vie à leur
rav pour qu’ils puissent encore
bénéficier de sa présence et de
son savoir – son visage avait
d’ailleurs une apparence angélique
et tous, Juifs et non Juifs,
le révéraient…
Comment oublier le jour où sa
maison avait été attaquée par
des bandits ?
Plongé comme à l’accoutumée
dans son étude et entendant le
vacarme, rav Leib avait simplement
levé les yeux vers la
fenêtre. Et un regard de sa part
fut suffisant pour faire fuir les
brigands !
La salle du festin était à présent
pleine de monde, chacun essayant
d’apercevoir le rav qui,
plus encore qu’à l’accoutumée,
rayonnait littéralement d’une
joie intense.
Rav Leib commença à parler à
la foule figée dans un silence
respectueux. Sa voix était à
peine audible, tous tendaient
l’oreille… Puis il déclara : « Je
suis tellement reconnaissant à
D.ieu de m’avoir permis de vivre
jusqu’à ce jour où, avec son
aide, j’ai terminé le Chas pour la
… millième fois ! «.
Mille fois le Chas…
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