Une étude réalisée par l’université d’Ariel quelques jours avant Pourim montre que l’envoi de michloah manoth, de denrée alimentaires à autrui, se fait dans des proportions bien supérieures à ce que demande la mitsva proprement dite. En effet, les michloah manoth font partie des 6 mitsvoth, commandements positifs, qu’il est nécessaire de faire pendant la fête de Pourim. Mais il est écrit qu’il faut envoyer 2 michloah manoth.
Or l’étude montre que 10% des personnes qui font ces envois, le font à plus de 20 autres personnes et 60% en envoient entre 10 et 12. Le docteur Ya’arit Bodek-Cohen qui a conduit cette étude a également trouvé que les israéliens dépensent entre 35 et 65 shekels (entre 7 et 13 euros) par panier. Mais que chacun fait des distinctions dans ses envois et que l’on n’envoie généralement pas le même panier à tous. Suivant le bénéficiaire, les paniers sont plus ou moins fournis et plus ou moins décorés. Cela va généralement de quelques bouchées de chocolats, quelques gâteux et une petite bouteille de vin à des paniers qui peuvent dépasser les 100 shekels (20 euros).
50% des sondés ont dit préparer au moins certains michlaoah manoth à la maison. Et en général ce sont les femmes qui en sont responsables, même si la liste des bénéficiaires est préparée en concertation dans le couple. Les femmes aiment aussi à préparer elle-même certains des mets qui seront envoyés, principalement comme exemple de leur talent culinaire.
Les résultats de cette étude, coupées avec d’autres donnés, font dire à Bodek-Cohen que Pourim est une des fêtes religieuses qui permet de mettre la femme juive le plus en avant. Cet échange de paniers de michloah manoth est devenu un signe social assez fort au fil des années. En effet, la plupart des personnes interrogées disent renvoyer un panier quand elles en reçoivent un de quelqu’un qui n’était pas noté à l’origine sur leur liste. Il existe aussi un sentiment de tristesse presque d’offense quand on ne reçoit pas de michloah de quelqu’un à qui on en a envoyé un. C’est pourquoi Bodek-Cohen conclut l’étude en disant que cette mitsva de Pourim dépasse de loin le cercle des commandements religieux. Elle est devenue un moyen important de faire passer des messages sociaux.