La déception est à la hauteur des espérances. La Mer Morte ne fait pas partie des Sept Nouvelles Merveilles de la Nature, mais le combat ne s’arrête pas là…
La Mer Morte ne fait donc pas partie des Sept Nouvelles Merveilles de la Nature. Les votes ont pris fin vendredi matin, les premiers résultats sont tombés dans la soirée. Même si le classement définitif ne sera communiqué que début 2012, il semble que le lac le plus salé du monde, le point le plus bas de la planète, notre merveille nationale, ne trouvera pas sa place parmi les gagnants. Les sept sites à avoir récolté le plus de voix des internautes sont : la forêt d’Amazonie (Amérique du Sud), la baie d'Halong (Vietnam), les chutes d'Iguaçu (Brésil, Argentine), l'île de Jeju (Corée du Sud), l'île de Komodo (Indonésie), la rivière souterraine de Puerto Princesa (Philippines), et la Montagne de la Table (Afrique du Sud).
La compétition aura duré plus de quatre ans. La Mer Morte était en concurrence avec 439 autres sites dans 217 pays. Elle est d’abord parvenue à se hisser dans la liste des 28 finalistes, pour finalement arriver dans les 14 premières places. Pour le ministre israélien du Tourisme Stas Misezhnikov, c’est en soi une victoire. « Bien que nous n'ayons pas remporté le titre, des centaines de millions de personnes à travers le monde ont entendu parler de la mer Morte et d'Israël », s’est-il félicité dans un communiqué. Il faut dire que le ministère n’avait pas lésiné sur les moyens pour faire campagne en faveur de la Mer Morte. Au total ce sont en effet près de 9 millions de shekels qui ont été investis dans ce vaste projet. Une victoire, pensait le gouvernement israélien, aurait attiré des millions de touristes et des millions de dollars qui auraient permis de sauvegarder un site qui est de longue date en difficulté.
Car ne pas faire partie des Sept Nouvelles Merveilles de la Nature n’est pas le plus gros problème de la Mer Morte, menacée aujourd’hui plus que jamais d’assèchement. Son niveau ne cesse de baisser, d’un mètre par an en moyenne. Selon les experts, à défaut de mesures d’urgence, elle pourrait disparaître d’ici 2050, pour laisser place à un désert de sel. En cause, l’évaporation naturelle, l’usage excessif des eaux du Jourdain qui alimentent la Mer Morte, et des eaux de la Mer Morte elle-même. C’est pourquoi, une fois cette déception passée, le gouvernement israélien va devoir se remettre au travail et amorcer des projets de loi qui limiteront l’exploitation du site, et ce en dépit de la féroce opposition du ministère des Infrastructures, des Autorités des eaux et des usines de la Mer Morte.
Les slogans « Voter pour la Mer Morte » laissent donc place à ceux « Sauver la Mer Morte ». Pour que les générations futures puissent elles aussi flotter comme des bouchons dans cette eau huileuse, s’enduire de cette boue aux mille vertus, admirer cette étendue d’eau turquoise ourlée de sel et chargée d’histoire…Par E.H.,en partenariat avec Hamodia.fr