הוּא הָיָה אוֹמֵר, כּל שֶׁרוּחַ הַבְּרִיּוֹת נוֹחָה הֵימֶנּוּ, רוּחַ הַמָּקוֹם נוֹחָה הֵימֶנּוּ וְכל שֶׁאֵין רוּחַ הַבְּרִיּוֹת נוֹחָה הֵימֶנּוּ, אֵין רוּחַ הַמָּקוֹם נוֹחָה הֵימֶנּוּ.
Rabbi ‘Hanina ben Dossa disait : « Celui qui jouit de la sympathie de l’opinion publique, les Cieux lui sont aussi favorables. Mais celui à qui l’opinion publique n’accorde aucune sympathie, les Cieux lui sont aussi défavorables », (Chapitre 3, Michna 10).
Selon l’explication de Rachi, être agréable aux yeux de la société environnante est en fait un symptôme de crainte du ciel (yirat chamayim), comme le dit le roi Salomon : « Que la bonté et la vérité ne te quittent jamais (…), et tu trouveras faveur et bon vouloir aux yeux de D.ieu et des hommes ! », (Proverbes, 3, 3-4).
Selon le maître de Troyes, la réputation favorable dont jouirait une personne serait donc le résultat de sa ferveur et de sa bonne conduite morale. Ainsi, la notoriété d’une personne atteste-elle de son "label de qualité " : « La fournaise pour l'argent, le creuset pour l'or, et l'homme est prisé d'après sa réputation ! », (Proverbes, 27, 21)
Or, précise dans notre Michna rabbi ‘Hanina ben Dossa, cette bonne estime n’est pas exclusivement réservée à son premier cercle d’amis : elle se propagera naturellement dans toute la société et sera ressentie même par ses ennemis. « D.ieu agrée-t-il les voies d'un homme, alors il lui concilie même la faveur de ses ennemis ! », (Proverbes, 16, 7)
Toutefois, d’autres Sages interprètent la sentence de la Michna précitée dans le sens opposé : la Bienveillance divine n’est accordée qu’à celui qui entretient des relations toujours cordiales avec son entourage.
Ainsi, la Torah nous exhorte-t-elle à cette mitsva essentielle : « Aime ton prochain comme toi-même, Je suis l'Éternel. » (Vaykra, 19, 18). Or, le texte de la Torah nous ayant été révélé sans aucune ponctuation, l’Admor de Gour, le Lev Sim’ha zatsal, avait l’habitude de placer dans ce verset la virgule ailleurs, ce qui donne comme sens : « Aime ton prochain. Comme toi-même, Je suis l'Éternel »…
Autrement dit : autant aimeras-tu ton prochain, autant Je serai ton D.ieu !
L’estime que l’on éprouve envers autrui est donc une condition incontournable pour parvenir à la véritable crainte divine. Car il existe une indéniable synergie entre les mitsvot « horizontales » envers les hommes (ben adam la’havéro) et les mitsvot « verticales » envers D.ieu (ben adam la’havéro) et les mitsvot « verticales » envers D.ieu (source : ben adam laMakom). Un autre sujet à méditer…
(Source : Hamodia)