A peine quelques jours après les manifestations qui ont fait tomber le régime de Ben Ali en Tunisie, les rues se remettent à gronder mais cette fois en Egypte. Or si on peut noter des points communs, les manifestations menées par la jeunesse, le rejet de la dictature et la menace islamiste plus ou moins présente, il existe pour l’instant une grande différence entre ces deux crises. C’est le rôle de l’armée. En effet, l’armée tunisienne s’est très vite rangée du coté des manifestants. En Egypte, elle est pour l’instant encore fidèle au présidente Moubarak et réprimande même certaines manifestations avec violence.
Israël espère que le président égyptien arrivera à tenir la rue et à sortir vainqueur de cette confrontation, même s’il doit faire des concessions. Mais ce qui inquiète surtout le gouvernement israélien aujourd’hui est que cette crise en Égypte arrive en même temps que les derniers changements au Liban et en Tunisie. Au Liban, le Hezbollah prend une place grandissante et en Tunisie la fuite de Ben Ali prive Israël d’un farouche opposant aux islamistes. Cela laisse donc une porte ouverte aux Frères Musulmans et Israël craint de se retrouver, si la situation dégénère en

Égypte, dans la même position qu’en 1967, c'est-à-dire entouré d’ennemis. Mais pour l’instant Israël s’est contenté de fermer son ambassade au Caire et de presser ses citoyens à ne pas se rendre en Egypte. Et le premier ministre, Benyamin Netanyahou garde sa réserve pour l’instant et évite les commentaires. Il a juste déclaré suivre attentivement les événements en cours et que son objectif était que la paix entre Israël et l’Egypte se poursuivre dans tous les cas de figure.
Les prochains jours seront donc décisifs pour savoir si Israël aura encore un « ami » dans la région. Des pourparlers plus ou moins secrets sont en cours pour que les États Unis pèsent de tous leur poids dans cette crise. Le changement de pouvoir n’est pas le seul enjeu ici. N’oublions pas que l’Egypte est le premier fournisseur de gaz pour Israël puisqu’il fournit 40% de la consommation israélienne.