La libération de Jonathan Pollard, selon certaines sources, pourrait être imminente. Mais pour cela, il faudrait qu’Israël cède aux exigences des Etats-Unis qui posent notamment comme condition la poursuite des pourparlers et la libération de nombreux terroristes.
Aux USA, l’idée ne provoque pas l’enthousiasme des élus. Le républicain Mike Rogers, président de la commission des Renseignements au sein de la Chambre des Représentants, a déclaré qu’il s’agissait d’une « erreur grave ».
Quant à Elliot Abrams, ancien conseiller très proche du président George Bush, il a indiqué : « Nous ne devons pas mêler cette libération aux contacts complexes entre les Israéliens et les Palestiniens autour des pourparlers qui, vraisemblablement, ne dureront pas plus de quelques semaines ».
En Israël, cette transaction suscite une grave polémique au sein même du Likoud. De leur côté, les familles endeuillées par les attentats ont réagi avec indignation contre cette proposition « d’échange », estimant que la démarche était tout à fait immorale.
Concrètement parlant, de quoi parle-t-on exactement ? Dans la nuit de lundi à mardi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou auraient convenu que « Pollard sortirait de prison avant la nuit du Séder » et serait expulsé des USA vers Israël.
Mais en échange, les Etats-Unis réclameraient la poursuite des négociations israélo-palestiniennes jusqu’en janvier 2015, un gel partiel de la construction dans les implantations juives permettant uniquement la poursuite des projets en cours, et la libération des 26 terroristes prévue par les derniers accords entre les deux camps. En outre, Israël devrait s’engager à relâcher ultérieurement 400 terroristes « n’ayant pas de sang sur les mains ».
Si Netanyahou est soutenu par sa majorité, il doit tout de même faire face à une vive opposition au sein même de sa formation. Plusieurs vice-ministres ont menacé de démissionner si la transaction était réalisée.
Les députés du parti sioniste religieux Habayit Hayehoudi envisagent également des démarches pour marquer leur désapprobation. En fait, on ne comprend pas réellement le lien entre les deux affaires et certains n’hésitent pas à accuser les USA de « chantage ».