Les corps partiront ce soir de roissy dans un avion d'El Al et arriveront demain matin en Israel.
La levaya aura lieu demain matin à Jérusalem à 9h00 dans le cimetière de guivat shaul :Har Hamenouhot.
Vingt-quatre heures après l’attentat qui a touché leur école, des collégiens et lycéens ont accepté de revenir sur le drame qui a eu lieu lundi matin.
«Quand l'homme a tiré, tout est allé très vite»
Kévin est un étudiant de 21 ans. Il a fait toute sa scolarité dans l’école juive de Toulouse Ozar Hatorah. Tous les matins, il gare sa voiture dans la rue afin d’assister à l’office religieux qui a lieu quotidiennement à 8h dans la synagogue qui se trouve dans l’enceinte même de l’établissement. Les enfants ont l’obligation d’assister à cet office avant le début des cours qui a lieu à 8h30. Ce lundi 19 mars, Kevin venait à peine de se garer : «La première sonnerie de l’école est à 7h55. Mais, comme d’habitude il y avait des parents en retard qui déposaient leurs enfants. Au moment de descendre de la voiture pour aller prier, j’ai entendu les coups de feu». Kévin explique : «Il y a une synagogue dans l’établissement qui est ouverte à tous les fidèles, pas uniquement aux enfants qui sont scolarisés dans ce collège. Quand l’homme a tiré, tout est allé très vite. Puis il s’est enfuit et puis c’est devenu la panique générale.»
«Des jeunes collégiens et lycéens se sont approchés des corps afin de récupérer le sang des victimes»
Malgré tout, élèves et enseignants ont recouvert les corps. Certains ont même tenté de les réanimer. À l’extérieur de l’école, les choses se sont organisées. Très rapidement les parents ont bouclé le périmètre avant que les policiers n’arrivent sur place. Une jeune collégienne de 14 ans d’Ozar Hatorah, est arrivée une minute après que le tireur ait pris la fuite : «En arrivant j’ai d’abord vu les corps : le mari de ma professeur d’hébreu, deux de ses enfants et la fille du directeur que l’on connaissait tous très bien. Le surveillant de l’internat hurlait de partir : j’ai fait demi-tour.». Kévin relève le courage de certains élèves : «Dans la tradition juive, lors d’un décès, il faut enterrer le corps avec le sang. Lundi matin, juste après les coups de feu, des jeunes collégiens et lycéens se sont approchés des corps qui n’étaient pas encore recouverts afin de récupérer le sang des victimes avec des draps.»
«Notre directeur nous a dit qu’il fallait que la vie reprenne. Vite.»
Cinquante enfants étaient dans l’enceinte de la synagogue quand les coups de feu sont partis. Les adultes encadrants ont alors décidé de prendre le moins de risque possible. Ils les ont fait sortir par la porte de derrière qui donnent sur une cours et les ont fait rentrer dans la cave afin de les protéger. Stephen, jeune collégien de 15 ans était parmi eux : «Un élève de terminale a trouvé la cave du lycée on est rentré dedans et on s’est caché. Au moment de sortir de notre cachette on était terrorisé à l’idée qu’il y ait encore le tireur dans l’école. On est sorti au ralenti… Puis on a aperçu la CPE, qui nous a dit d’aller dans le réfectoire. On était sauvé.».
Dan, un lycéen de 17 ans, était également dans la synagogue lors de la tuerie : «À un moment, on s'est vu mourir». Ce dernier relève le courage de ses professeurs et de son directeur : «Les professeurs sont là pour nous, pour en parler avec nous. Ils nous comprennent. Le directeur qui a perdu sa fille nous a dit qu’il fallait que la vie reprenne. Vite.»