La question de la restitution des biens juifs spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale est extrêmement sensible et suscite toujours de graves polémiques. Cette fois, c’est la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qui a soulevé le problème lors d’une visite officielle en Lettonie.
On se souvient de la démission spectaculaire, il y a une dizaine de jours, du ministre letton de la Justice Gaidis Berzins. Il n’appréciait pas les démarches entreprises par le chef du gouvernement, Valdis Dombrovskis, pour satisfaire les demandes d’associations juives, considérant qu’il ne fallait pas « favoriser une ethnie par rapport à une autre» et se plaignant de « pressions politiques ».
A présent, le sujet a été évoqué par Hillary Clinton, qui effectuait en fin de semaine une tournée en Finlande, à St Petersbourg et à Riga. Elle a déclaré, lors d’une conférence de presse, que « les Etats-Unis œuvraient pour la restitution des biens confisqués par les nazis ou les communistes, ou éventuellement, lorsque cela s’avère impossible, pour une compensation financière ». Elle a estimé « qu’il en allait de l’intérêt de tous de régler rapidement et équitablement cette question ».
Rappelons que des dizaines de milliers de Juifs ont été massacrés lors de l’occupation nazie, entre les années 1941-1944 : sur une population juive qui comptait 94 000 âmes avant la guerre, 70 000 ont été assassinées par les Allemands. Leurs biens avaient alors été saisis par l’Union Soviétique, nouvel occupant du pays.
Lorsque la Lettonie a recouvré son indépendance en 1991, de nouvelles lois ont été promulguées en faveur de la restitution des biens nationaux. Mais aucune ne concernait les Juifs et le problème est donc resté sans solution.
L’actuel ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkevics, a indiqué que son gouvernement avait établi un dialogue cordial avec la communauté juive et que des démarches étaient déjà entreprises pour que ces biens soient enfin rendus à leurs propriétaires. Toutefois, le processus s’annonce plutôt lent et exige donc beaucoup de patience de la part des intéressés.