Alors que le Japon commence tout doucement à se remettre du tremblement de terre et du tsunami qui l’ont touché sévèrement la semaine dernière, les israéliens commencent eux aussi à s’inquiéter. Non pas à cause des dangers d’irradiation nucléaire mais d’un possible manque…de sauce soja.
En effet à cause du sinistre japonais, les approvisionnements en ingrédients pour fabriquer les sushis sont incertains. Dudi Afriat, le responsable de la société Rakuto Kasei, qui importe entre autre les produits Kikkoman, se veut pourtant rassurant.
« Nous sommes en train d’évaluer la situation. » Rakuto est le principal pourvoyeur d’ingrédients à sushis pour les restaurants israéliens. En plus de la fameuse sauce soja Kikkoman, que l’on trouve dans près d’un foyer sur 3 en Israël, elle importe aussi le riz spécial, le wasabi et les algues. Kikkoman a 5 usines de part le monde qui fabriquent sa fameuse sauce : une au Japon, une à Singapour, une à Hong-Kong, une aux Etats Unis et une en Hollande. Même si certains approvisionnements qui arrivent en Israël viennent des Etats Unis, tout le management est fait du Japon. D’où l’incertitude qui règne actuellement sur la situation à venir.

85% de la sauce soja consommée en Israël est de la marque Kikkoman. Cette situation est très particulière. Afriat raconte d’ailleurs qu’après le tremblement de terre, il a reçu des dizaines d’appels de chefs israéliens qui craignaient pour leur sauce préférée. Mais la sauce soja n’est pas la seule dont les arrivages pourraient être perturbés. On craint aussi pour le miso, cet assaisonnement traditionnel, pour les cornichons japonais et certaines sortes d’algues. Le wasabi, raifort japonais de couleur verte, pourrait aussi être touché. Par contre soyez rassuré. Il n’y aura aucun problème dans l’approvisionnement de riz. En effet, celui ci vient directement de Californie. D’autres ingrédients viennent aussi des Etats Unis comme le vinaigre de riz ou certaines algues. Les tapis de bambou et les baguettes viennent de Chine et le sésame vient d’Israël ou de Thaïlande.
Il faut savoir que les israéliens sont littéralement tombés amoureux des sushis. La situation actuelle pourrait donc créer quelques problèmes dans certains restaurants et notamment à Tel Aviv. La restauration japonaise a connu une croissance de 80% durant ces dernières années avec 130 restaurants référencés à Tel Aviv aujourd’hui contre seulement 20 il y a 5 ans. Les sushis sont devenus le 2e plat à emporter le plus acheté en Israël. Tel Aviv est même la 5e ville au monde dans le classement de la consommation de sushis par habitant et la 4e pour celui du nombre de restaurants de sushis par habitant. Même si les produits importés du Japon coutent plus chers que ceux produits localement, leur succès ne se dément pas. Faut il donc craindre pour nos sushis préférés. Seule la suite des événements nous le dira.
