Israël a peu d’amis dans le monde arabe, c’est le moins qu’on puisse dire. Et quand certains d’entre eux osent braver l’opinion de leurs dirigeants en soutenant l’Etat juif, ils savent qu’ils prennent de très gros risques.
C’est sans doute le cas de ce journaliste kurde, Mouloud Anfand, rédacteur en chef du journal « Israël-Kurd », qui a disparu depuis dix jours dans le Nord de l’Irak.
Ses proches affirment qu’il a été enlevé par les services de renseignements iraniens. L’un de ses anciens confrères, qui vit en Israël, a indiqué que Anfand, citoyen du Kurdistan iranien, souhaitait établir des liens entre les Israéliens et le peuple kurde. Il a ajouté qu’on avait recommandé au journaliste kurde de ne pas se rendre dans la ville où il comptait aller, en précisant que ce serait dangereux pour sa sécurité.
Mouloud Anfand n’est pas le premier à subir apparemment la colère des ennemis d’Israël. Avant lui, le propriétaire du journal, Daoud Bagastani, 63 ans, avait été agressé par des inconnus et son fils de 16 ans, qui vivait en Syrie, avait été assassiné par des agents des services secrets de Bachar El Assad.
Il y a deux ans et demi, Bagastani avait été interviewé par la chaîne de radio israélienne Galei Tsahal. Il avait alors déclaré avec courage : « Nous sommes soumis à des menaces permanentes mais tout changement nécessite des sacrifices ».