Depuis le début de la vague de violence,les forces de sécurité israéliennes tentent d'établir un profil de ces Palestiniens de plus en plus jeunes qui décident de prendre un couteau et d'aller tuer des Juifs.
Le matin du 23 janvier, la Palestinienne qui attaque le garde de l'implantation d'Anatot a tout juste 13 ans. Quelques minutes plus tôt, elle s'est disputée avec sa famille. Elle s'est saisie d'un couteau en annonçant qu'elle allait mourir en martyre. Ses parents qui comprennent le danger, se lancent à sa poursuite, mais ils arrivent trop tard. La jeune fille a déjà tenté de poignarder le garde de l'implantation, qui l'a abattue. L'adolescent palestinien de 15 ans, qui a assassiné Daphna Meir devant sa maison d'Otniel, a quant à lui expliqué aux enquêteurs du Shin-Beth, qu'il avait été influencé par les programmes d'incitation à la violence qu'il regardait à la télévision palestinienne.
Les effets de la propagande de l'Autorité Palestinienne sur le terrorisme ne sont pas nouveaux. On les a vus durant la deuxième Intifada des années 2000. Ce qui est différent, c'est le public qu'elle touche. On n'est plus dans des cellules organisées avec une chaîne de commandement, mais dans un terrorisme individuel, spontané et imprévisible. Les officiers de Tsahal qui ont arrêté ces terroristes isolés retournent ensuite les voir en prison, pour tenter de décoder leurs motivations, mais surtout d'identifier le détonateur qui va les faire passer à l'action.
Il est encore difficile de les faire entrer dans une statistique, mais ces jeunes Palestiniens ne viennent pas nécessairement des milieux les plus défavorisés. La plupart d'entre eux n'ont jamais vu d'Israéliens en dehors des programmes de propagande à la télé ou des vidéos sur Internet et les réseaux sociaux. Leurs moteurs idéologiques ne sont pas non plus très clairs et relèvent plus d'un antisémitisme primaire que d'un combat nationaliste. Leur pensée n'est pas structurée et se cherche entre propagande religieuse, diabolisation du Juif et problèmes personnels. Beaucoup évoquent notamment la vengeance comme déclencheur, qu'il s'agisse de venger la mort d'un proche tué par Tsahal, mais aussi de régler des comptes avec un membre de sa famille en prouvant sa bravoure devant la mort.
Par Pascale Zonszain pour Actuj