רַבִּי יוֹסֵי אוֹמֵר, כָּל הַמְכַבֵּד אֶת הַתּוֹרָה, גּוּפוֹ מְכֻבָּד עַל הַבְּרִיּוֹת. וְכָל הַמְחַלֵּל אֶת הַתּוֹרָה, גוּפוֹ מְחֻלָּל עַל הַבְּרִיוֹת.
« Rabbi Yossi dit : ‘ Celui qui respecte la Torah est lui-même respecté par les autres. Et quiconque profane la Torah est lui-même bafoué par les autres ! » (Chapitre 4, Michna 6).
On sait que l’ustensile le plus saint parmi tous ceux qui servaient dans le Tabernacle puis plus tard au Temple de Jérusalem fut l’Arche de l’Alliance, dans laquelle se trouvaient les Tables de la Loi.
Rachi rapporte, au nom du Midrach Tan‘houma, que Betsalel fabriqua en fait trois arches différentes : deux d’or et une de bois. Il introduisit ensuite l’Arche de bois dans l’une de celles faites en or, et la seconde Arche d’or à l'intérieur de celle en bois, et il recouvrit le sommet de ce « montage » avec de l’or, de sorte que l’Arche fut plaquée d’or à l’intérieur et à l’extérieur.
Dans son commentaire sur la Torah, Rabbi Moché Alche’h explique que tout cela fait allusion au Talmid ‘ha’ham, le Sage qui consacre toute sa vie à l’étude de la Torah, lequel est comparé au bois, comme le dit le roi Salomon : « Elle est un arbre de vie pour ceux qui la soutiennent » (Proverbes, 3, 18). Il incombe aussi à ceux qui le peuvent de recouvrir ce « bois » avec de l’or, autrement dit d’honorer les Sages et de subvenir à leurs besoins. En récompense, tous ces gens respectueux de la Torah seront eux-mêmes dignes d’être honorés, comme le dit le verset : « S'y attacher, c'est s'assurer sa félicité ! » (Idem)
Cet honneur dû à la Torah est parfois lui-même renforcé lorsque l’on n’a que faire de son propre honneur personnel, comme l’avait si bien fait le roi David lorsqu’il mena l’Arche sainte à Jérusalem : « C'est devant l'Éternel que j'ai dansé et danserai encore ; et volontiers je m'humilierai davantage et me ferai petit à mes propres yeux ! » (Samuel II, 6, 21-22).
Manquer d’égards envers un Sage était chose courante – pas seulement de nos jours ! – mais déjà à l’époque de rabbi Yossi, comme le rapporte le Talmud de Jérusalem en racontant que les habitants de Tsipori, où résidait rabbi Yossi, « ne respectaient pas les Sages de la Torah » (Traité Taanit, 3, 4).
Selon le commentaire du Rambam, le respect de la Torah s’obtient grâce au cumul de trois facteurs : l’obéissance aux commandements divins qu’elle contient, le respect de ceux qui l’étudient, et le respect des livres traitant de Torah. Inversement, profaner la Torah consiste à mépriser l’un de ces trois points.
Dans le Traité talmudique Makot (page 22/b), Rava s’étonne de la stupidité de ceux qui se lèvent respectueusement lorsqu’un Séfer Torah circule devant eux et ne le font pas lorsqu’un Sage passe à leurs côtés…
Or nous devons sans cesse nous rappeler que le Sage représente bel et bien la Torah vivante, et c’est par notre respect et notre admiration envers lui que nous témoignons de notre fidélité à ce qu’il incarne lui-même ! En partenariat avec Hamodia.fr