רַבִּי דוֹסָא בֶן הַרְכִּינָס אוֹמֵר, שֵׁנָה שֶׁל שַׁחֲרִית, וְיַיִן שֶׁל צָהֳרַיִם, וְשִׂיחַת הַיְלָדִים, וְישִׁיבַת בָּתֵּי כְנֵסִיּוֹת שֶׁל עַמֵּי הָאָרֶץ, מוֹצִיאִין אֶת הָאָדָם מִן הָעוֹלָם.
Rabbi Dossa ben Harkinas dit : « Le sommeil du matin, le vin de midi, la conversation des enfants et les réunions d’ignorants causent l’exclusion de la personne de son propre monde », (Chapitre 3, Michna 10).
Dans son commentaire, rabbi Moché Alshaker, zatsal, (1466-1542), insiste sur le fait que le temps est précieux et donc que la perte de temps est irréparable ! Or, la vie de l’homme sur terre comporte trois phases : la jeunesse, l’âge adulte, puis le « troisième âge ».
Dans notre Michna, Rabbi Dossa ben Harkinas compare de manière allégorique l’enfance au matin et le gaspillage de cette période au sommeil. Car il ne faut jamais négliger ces années de croissance qui sont en fait très cruciales pour l’évolution spirituelle de chaque individu. Si les amusements et la distraction semblent a priori fort plaisants, il ne faut jamais négliger les carences qu’ils génèrent dès le plus jeune âge, comme la paresse et l’oisiveté. Nos Sages comparent ainsi l’étude de Torah effectuée pendant le plus jeune âge à celui qui écrirait sur une « feuille parfaitement lisse », tandis que celui qui débuterait son étude à un âge plus avancé ressemblerait quant à lui à quelqu’un qui écrirait sur une « feuille froissée » (Maximes des Pères, 4, 20).
Puis, l’enfant s’épanouit et devient un adulte, une période comparée au « midi de la vie ». Les plaisirs y sont là encore fort attrayants, et leur proximité souvent enivrante, à l’instar du vin… Il faut donc recourir à une dose énergique d’autodiscipline pour neutraliser toutes ces tentations de la mauvaise voie. Cependant, la Torah ne prône pas l’ascétisme, mais elle exige que l’homme reste toujours maître de lui et qu’il puisse donc consommer et jouir de tous les bienfaits terrestres que D.ieu lui a octroyés, mais avec modération. Sinon, il sombrera dans l’immoralité. Le " vin de midi " est donc formellement prohibé, et la sobriété est de mise.
Enfin, le « troisième âge » est associé avec le début de soirée, l’heure habituelle à laquelle se réunissent les enfants et les vieux « amé aaretz » (ignares) pour bavarder inutilement en « tuant le temps » avec des conversations futiles… Par contre, les personnes âgées qui savent apprécier la valeur du temps se réunissent pour écouter un cours de Torah édifiant ou pour approfondir un sujet spirituel. Ce faisant, ils sont à même de poursuivre une mission constructive sur terre qu’ils ont en fait entreprise depuis leur jeunesse.
La coutume ayant perduré d’offrir au ‘hatan une montre en or pour son mariage, le Imré Émet, zatsal, (fils du Sfat Émet) expliquait que l’emballage extérieur de chaque objet ne valant qu’une minuscule partie de ce qu’il renferme, le boîtier en or de la montre offerte était là pour indiquer au ‘hatan que le temps qu’il contenait et mesurait valait infiniment plus que de l’or…( source : Hamodia.fr)