Quand les professeurs des écoles arabes de Jérusalem demandent aux élèves de prendre leurs livres, les élèves ont une question en tête : lequel ?

Deux séries de manuels scolaires sont en lice pour la formation des milliers d’étudiants palestiniens de Jérusalem-Est. Un a été écrit par l’Autorité Palestinienne, et l’autre est une version révisée réimprimée par les autorités israéliennes. Les manuels scolaires palestiniens sont connus pour leurs appels à la violence, au Jihad et au martyr. Israël tente de rappeler aux Palestiniens que pour que la paix advienne, il faut une éducation saine. Peu importe les opinions politiques : l’histoire et les mathématiques ne doivent pas être un appel aux attentats suicides !

C’est donc la guerre des manuels qui est aussi à l’origine de la bataille de longue haleine des récits dans le conflit au Proche-Orient où la lutte pour l’avenir est souvent enracinée dans la transmission du passé. Les manuels scolaires jouent aussi un rôle crucial dans l’endoctrinement.

À première vue, les manuels se ressemblent comme deux gouttes d’eaux mais la comparaison, page par page des livres, devient vite un jeu des 7 erreurs (sinon plus !). Si les Palestiniens dénoncent le seul exemple que nous qualifierons d’étrange (un petit drapeau palestinien au dessus d’une école enlevé dans la version israélienne), il y a des dizaines d’autres exemples où les appels à la haine ont dû être supprimés.

En fait, des chapitres entiers où des pages ont été coupées. D’autres fois, c’est juste un mot ou une ligne, laissant des espaces vides.

Bien que le gouvernement israélien exige que les écoles utilisent seulement ses livres, les parents arabes sont allés de classe en classe pour remplacer les versions israéliennes avec ces livres qui incitent à la haine. Les responsables estiment que les écoles de Jérusalem-Est utilisent aujourd’hui en masse la version palestinienne malgré les menaces de la ville de prendre des mesures contre les écoles qui le font. Après tout, c’est la mairie qui permet l’éducation gratuite, pas l’Autorité Palestinienne !

La mairie de Jérusalem finance à elle-seule 50 écoles publiques dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est et fournit une assistance particulière à des dizaines d’institutions privées. La mairie explique qu’il “est important de ne pas inciter à la violence et de respecter la légitimité d’Israël.”

Une grande partie de l’édition de poésie palestinienne encourage les enfants dans la lutte contre les Juifs et/ou les sionistes. On y glorifie la mort par attentat et le martyr. Un ouvrage de CE2 présente un poème qui raconte “l’extase” d’un enfant qui meurt en shahid. Un autre poème explique que “si le jihad pouvait parler, il vous inviterait à le rejoindre.”

D’autres morceaux sont choquants comme une leçon d’histoire de CM2 qui décrit le sionisme comme un mouvement «raciste» qui a inventé des liens historiques entre les Juifs et la Terre Sainte. Ici, on retrouve une photo d’un timbre poste de l’ère du mandat britannique, un timbre retouché où les inscriptions en hébreu ont subrepticement disparu.

Israël a donc, enfin, pris en main très sérieusement cette lutte contre l’art de réécrire l’histoire et réclame les changements qui s’imposent depuis plus d’une décennie. Reste à l’Union Européenne, qui finance les livres de toutes les écoles palestiniennes, de faire aussi son travail proprement et d’arrêter de promouvoir les appels aux meurtres des citoyens juifs d’Israël. Par Niso Amzar [source: JSSNews]