Des personnalités de la communauté
juive orthodoxe hongroise
ont demandé au gouvernement
de prendre des « mesures
urgentes » pour leur protection,
et ce, en raison du développement
d’un extrémisme antisémite croissant
et suite à des attaques violentes
menées dans tout le pays contre
les Juifs…

Comprenant quelque 100 000
membres, cette communauté juive
reste l’une des plus importantes en
Europe de l’Est après celle de Russie,
d’autant que certaines de ses
synagogues fonctionnent encore
régulièrement.

Cependant, les membres de la communauté
se sont plaints du fait
qu’il était de plus en plus difficile
de jouir ouvertement de leur liberté
de culte à cause de la multiplication
d’actes de violence contre eux, voire
– dans certains cas – de menaces
de mort…

Voilà pourquoi le grand rabbin de
la Congrégation hongroise juive
unifiée, Shlomo Koves, a demandé
au gouvernement de faire protéger
la synagogue et le centre culturel
juif de Budapest par des policiers.
Agé de 30 ans, le rav Koves a déclaré
qu’il craint une attaque terroriste
massive « dans le style de celle
de Mumbaï en Inde » : « Ma famille
a reçu des menaces de mort », a-til
rappelé depuis son appartement
de Budapest protégé par une grille
électronique…
Or le chabbat
précédent, il était
dans la rue avec
ses deux jeunes
enfants quand
il a été interpellé
par des membres
de la « Magyar
Garda » (la
Garde hongroise),
un groupe
pa r ami l ita i r e
néo-nazi… Les
assaillants les
ont carrément
prévenus qu’ils
allaient les tuer :
« Préparez-vous
à être pendus ! »,
ont-ils crié à leur
adresse. Et le rav
Koves de préciser
: « Nous avons donc demandé à
la police et au Premier ministre de
nous fournir une protection permanente
! ».

En fait, la Magyar Garda a des liens
nombreux avec le mouvement hongrois
d’extrême droite Jobbik. Bien
que ce groupe ait été interdit par
la justice hongroise, ses membres
qui sont virulemment anti-juifs
et anti-gitans sont encore actifs :
« Nous ne sommes pas en sécurité
même dans les stations de métro où
tout récemment, un membre de notre
communauté a échappé de peu à
une attaque au couteau ! », a encore
rappelé rav Koves.

Lors d’un autre incident, un membre
de cette communauté a été
battu dans la rue par un gang. Et
puis voilà trois semaines, trois jeunes
ont suivi un jeune Juif jusque
dans l’entrée de son immeuble. Là,
ils ont refermé la porte derrière eux
et après lui avoir demandé s’il était
Juif, ils ont commencé à le battre
en criant : « Retourne à Auschwitz,
sale Juif ! ». Suite à cet incident,
trois suspects ont été arrêtés…
Wendy Sors, qui vit à Budapest,
explique que le seul fait de les voir
parader constitue « un spectacle effrayant
rappelant la montée du nazisme
»…

M. S.


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