Les Juifs de la communauté d’Istanbul se sont montrés déçus des derniers développements dans les relations entre Israël et la Turquie, tout en espérant que le Premier ministre turc, Recep Erdogan, ne poursuive pas sa campagne de mesures anti-israéliennes. Toutefois, ils ne semblent pas craindre vraiment de changement à leur égard de la part de la population turque en général.Après le renvoi de l’ambassadeur d’Israël à Ankara et les événements fort préoccupants qui se sont déroulés la semaine dernière à l’aéroport d’Istanbul avec la fouille « musclée » d’une quarantaine de passagers israéliens, Alper Hefen, qui est né à Istanbul, reconnaît que s’il existe effectivement une minorité de Turcs agissant ouvertement contre les Juifs, ce n’est pas le cas de la majorité : « Nous restons persuadés, ajoute-t-il, que de façon générale, leurs relations avec les Juifs locaux ne seront pas altérées. Mais, nous souffrons de voir que les liens avec l’État d’Israël se sont détériorés. C’est qu’Erdogan veut montrer aux Arabes et aux Musulmans qu’il a su prendre des mesures contre Israël, parce que Jérusalem refuse de s’excuser dans l’affaire de la flottille de l’année dernière. Mais je crois et ose espérer qu’il n’ira pas plus loin dans cette voie… »
Un autre membre de la communauté, Jacky Angel, lui-même né en Turquie où il réside depuis 16 ans et qui a vécu en Israël, constate au contraire que beaucoup de Turcs parmi lesquels il vit partagent les idées de leur Premier ministre : « Mais ils me considèrent bel et bien comme l’un des leurs, précise-t-il. Nous n’avons donc pas peur ! Les Juifs turcs ne craignent pas d’être attaqués, même s’il est vrai que les relations entre les deux États vont en se détériorant… Or, ces relations sont importantes pour les Juifs d’ici parce qu’Israël est en fin de compte l’État des Juifs… »

Israël signe un pacte avec la Grèce,
rivale historique de la Turquie
Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et son homologue grec, Panayiotis Beglitis, qui ont signé voilà quelques jours un accord bilatéral de coopération dans plusieurs domaines, ont tenu à préciser que la date choisie pour conclure ce traité n’a rien à voir avec l’escalade de la crise diplomatique entre Israël et la Turquie.
Il est cependant difficile d’ignorer le déploiement de liens bien plus développés aux plans diplomatique et sécuritaire avec la Grèce lors de ces toutes dernières années qui ont vu se défaire progressivement l’alliance stratégique entre Israël et la Turquie… C’est ainsi que depuis 2009, l’aviation militaire israélienne a effectué des exercices majeurs avec la force aérienne grecque, dont l’un impliquant des jets de combats et l’autre avec des hélicoptères de transports de troupes.
On se souvient aussi que la Grèce a été l’un des premiers pays à avoir envoyé l’an dernier des avions-citernes pour combattre l’énorme incendie du Carmel, pendant que la coopération ne faisait que se développer entre les deux pays avec, par exemple, l’interdiction faite en juillet dernier par le gouvernement d’Athènes aux bateaux des flottilles « humanitaires » qui voulaient braver le blocus de Gaza de quitter les ports grecs.
Ehoud Barak devait ainsi déclarer lors de la cérémonie de signature de ce traité à Tel-Aviv : « Nos deux pays sont conscients que de nombreux développements se produisent dans la région et dans le monde, créant des situations qui ne sont pas du tout simples ! Dans ce contexte très troublé, il est important que nos deux pays aient un profond respect l’un pour l’autre… »Par Moche Yod,Hamodia.fr