Si ce sont bien deux candidats à la présidence des États-Unis qui s'affronteront le 6 novembre, le démocrate Barack Hussein Obama et le républicain Mitt Romney, ce sont aussi deux idéologies assez tranchées et deux conceptions sur la manière de diriger les affaires du monde et des États-Unis qui se sont opposées lors de cette campagne.
Deux hommes au style fort différent
D'un côté, Obama, le président sortant, qui continue de vouloir persévérer au plan intérieur – à coup d'énormes subventions publiques aggravant le déficit budgétaire déjà très lourd des Etats-Unis – dans la voie de « l'État-Providence » pour tenter de résorber le chômage et de réorganiser le système de santé. Le tout, en étant persuadé, au plan diplomatique, que sa doctrine pacifiste et apaisante de politique étrangère dite de « dialogue constructif » avec les ennemis des USA et du monde libre est le meilleur moyen de réduire les tensions planétaires qui n'ont fait que s'accentuer lors des quatre années de son premier mandat…
De l'autre, Romney, un candidat républicain assez conservateur au plan politique et social, qui prône ouvertement le libéralisme en matière économique – afin notamment d'alléger les dépenses de l'État, de relancer la croissance et de résorber le chômage. Et ce, alors qu'en matière de politique étrangère et sans remettre en cause le désengagement militaire en cours de l'US. Army hors d'Afghanistan, il se voudrait nettement plus ferme (notamment face à l'islamisme intégriste militant) et moins « dialogal » qu'Obama, entre autres, afin de redorer le blason de l'Amérique et de redonner à son pays la place d'unique « superpuissance » qu'il estime lui revenir dans le monde.
« Bonnet blanc » et « blanc bonnet » ?
À première vue et si l'on en croit les programmes des deux candidats (voir notre article dans ce dossier), les États-Unis – surtout leur économie et leur société » – risquent donc de prendre un chemin fort différent selon qu'Obama ou Romney sera élu le 6 novembre : soit une tentative de relance économique libérale, et par la défiscalisation, du côté de Romney ; soit, avec Obama qui tient toujours à « faire payer les riches », une certaine fuite en avant dans la prise en charge par l'État fédéral de millions de citoyens comptant parmi les plus démunis et qui deviendront encore plus dépendants de l'État… et donc du parti démocrate qui le gèrera…
En matière de politique extérieure aussi, il existe aussi un réel clivage entre les deux hommes. Mais à un regarder de plus près et à analyser le contenu de leurs arguments lancés lors des trois débats télévisés en direct qui les ont fait s'affronter lors de cette campagne, ce qui les oppose est davantage une différence de style et de ton plutôt que de réelles divergences sur les mesures précises à prendre pour défendre les intérêts bien compris de l'Amérique !
Ainsi, le « dur » Romney – qui a mis beaucoup d'eau dans son vin depuis le début de la campagne – ne remet pas du tout en cause le désengagement d'Afghanistan et s'il prône un ton plus ferme face à l'Iran des mollahs en pleine course au nucléaire – en jurant ses « grands dieux » qu'il sera coûte que coûte aux côtés d'Israël dans toutes les situations imaginables -, il n'a jamais fait savoir qu'il était favorable en dernier recours à une intervention militaire directe des États-Unis.
Même « atténuation » du pareil au même en ce qui concerne Obama qui s'est montré, ces derniers mois, plus ferme avec l'Iran et qui, comme Romney, veut défendre plus efficacement les intérêts financiers et commerciaux de l'Amérique face au dragon chinois en pleine expansion – et auquel les USA sont d'ailleurs redevables d'une immense dette de quelque 1 000 milliards de dollars. Le tout, en comptant renforcer – comme le souhaite ardemment Romney – la présence militaire américaine dans le Pacifique et les archipels de l'Extrême-Orient !
Comme si au-delà des discours idéologiques a priori assez contrastés et opposés des Démocrates et des Républicains et de leurs candidats respectifs à la présidence du pays (encore) le plus puissant du monde, la realpolitik inspirant en derniers recours tout chef de l'exécutif américain en exercice devait toujours l'emporter, une fois les urnes refermées, sur la foison tous azimuts des arguments électoraux… par Richard Darmon,en partenariat avec hamodia.fr