L’accord de « réconciliation nationale » signé en avril dernier au Caire entre le Fatah et le Hamas a pris du plomb dans l’aile en ce début de semaine après le refus officiel du Hamas d’accepter la (re)nomination de Salem Fayyad comme Premier ministre, conformément aux souhaits exprimés par la communauté internationale.
Cette crise a éclaté le 12 juin suite à l’approbation, ce dernier week-end par le Comité central du Fatah réuni à Ramallah, de la reconduction de Fayyad à la tête du gouvernement palestinien.
Rendant Fayyad et sa gestion directement responsables de « l’énorme endettement » de l’Autorité palestinienne (AP), Salah Bardawil, un haut-responsable du Hamas à Gaza, a comparé le Premier ministre désigné à… Ismaël Pacha, le gouverneur égyptien hyper-dépensier des années 1860 qui fut ensuite destitué par les Britanniques : « Fayyad a porté un double et grave préjudice au peuple palestinien, à la fois au plan sécuritaire et au plan économique », a-t-il dit, en rappelant que le Fatah et l’AP ont continué à arrêter des militants du Hamas dans toute la Judée-Samarie – ce qui constitue à ses yeux « une inadmissible violation des accords d’avril ».
Des dissensions qui devraient à nouveau être discutées en ce milieu de semaine dans la capitale égyptienne lors des rencontres prévues entre le Fatah et le Hamas.
Or d’après l’entourage du Premier ministre Netanyahou, les négociations Israël-AP pourraient bientôt reprendre, justement si l’union Hamas-Fatah volait en éclat… On se souvient en effet que c’était la condition précise avancée à plusieurs reprises par Netanyahou dans ses discours prononcés lors de sa dernière visite aux USA : Israël serait prêt, avait-il affirmé, à reprendre les pourparlers avec l’AP si celle-ci se séparait du Hamas.
Une hypothèse qui pourrait prendre corps lors des prochaines semaines, notamment en perspective de l’ultimatum lancé à Israël et à l’AP par l’administration Obama de reprendre ces négociations avant la date-butoir du 15 juillet : le jour prévu aux Nations Unies pour le lancement officiel de la procédure censée faire reconnaître l’auto-proclamation de l’Etat palestinien par l’Assemblée Générale onusienne qui se réunira en septembre à New York.
Par Richard Darmon