Comme l’explique Rachi, ce
verset est une allusion
au principe de « Arvoute
» – proclamé lors de la
cérémonie du mont de Guérizim
et d’Eval – par lequel chaque
membre du peuple d’Israël
se porte « garant » du respect
des mitsvot de tous ses frères
juifs. Néanmoins, le verset
nous assure ici que jamais
l’assemblée ne pourra être
tenue responsable des méfaits
dissimulés, parce que
« les choses cachées appartiennent
à l’Éternel » – et
Lui seul ! En revanche, les
choses révélées peuvent
être retenues à notre charge
dans la mesure où il incombe
directement « à nous et à
nos enfants d’extirper le mal
de notre peuple » (Rachi,
au nom du Traité talmudique
Sanhédrin, page 43/
b). Donc par la force de ce
principe de « Arvoute », il
s’avère que notre acceptation
des mitsvot n’engage
pas seulement notre propre
personne mais c’est pour
la totalité du peuple que
chacun de nous a prêté serment
! Voilà pourquoi il incombe
à chacun de consolider
par tous les moyens le
respect des mitsvot au sein
de notre peuple. C’est également
en vertu de ce même
principe que chacun peut
rendre autrui quitte d’une
mitsva telle que le Kiddouch
ou la sonnerie du Chofar,
bien que lui-même s’en soit
déjà acquitté. En effet, lorsqu’une
mitsva fait défaut à
l’un des membres du peuple
juif, on peut considérer que
l’intégralité de notre peuple
ne l’a pas parfaitement
accomplie ! C’est pourquoi
tout un chacun, par son
propre accomplissement individuel,
peut rendre autrui
quitte de ce devoir commun.
Ainsi, outre l’acceptation
des mitsvot à proprement
parler, la lecture quotidienne
du « Chéma Israël »
implique également l’acceptation
totale et entière de
cette notion d’« Arvoute ».
C’est ce que nous formulons
explicitement dans la bénédiction
suivant le Chéma
– « Emet véYatsiv » – dans
laquelle nous proclamons :
« Ses paroles sont vivantes,
présentes, véridiques,
agréables (…) pour nos ancêtres,
pour nous-mêmes et
pour nos enfants, et pour
toutes les générations de la
postérité de Yaacov Ton serviteur
». Par ces mots, nous
proclamons donc la profonde
solidarité qui unit le peuple
juif dans son ensemble.
Ceci étant, méditons quelque
peu sur cette notion : imaginons
que Réouven se soit
porté garant d’un prêt substantiel
contracté par Chimon.
Or, ce dernier souhaite investir
cet argent dans une affaire
douteuse dont Réouven
a déjà eu des échos : outre
l’improbabilité de sa réussite,
il sait que cette transaction
est susceptible d’engloutir
la totalité de la somme empruntée.
Conscient du risque
que le prêt retombe finalement
à sa propre et seule
charge, combien Réouven
va-t-il s’évertuer à éloigner
son ami de cette affaire hasardeuse
… !
Or, c’est exactement ce
sentiment qui doit habiter
l’homme à la vue des fautes
et des manquements de son
entourage. Et s’il a effectivement
la possibilité d’empêcher
quelqu’un – voire
même toute une communauté
– d’adopter un comportement
équivoque et qu’il
ne l’a pas fait, l’homme sera
lui aussi tenu responsable de
cette faute ! Nos Sages déclarent
en effet : « Tout celui
qui peut écarter les gens de
sa maison d’une faute et qui
ne le fait pas est tenu responsable
de leur faute ! ».
Dans le Midrach (Vayikra
Rabba), on peut également
lire : « ‘Israël est une brebis
pourchassée’, (Jérémie, 50,
17) – de la même manière
qu’une brebis, lorsque l’un
des membres de son corps
est frappé, tout son corps le
ressent [c’est-à-dire que les
troupeaux de moutons sont
solidaires au point où tous
réagissent en fonction de ce que l’un d’eux ressent], ainsi
pour Israël, un seul d’eux
faute, et tous sont punis ».
Or, nous voyons à notre
époque comment, à cause
de nos nombreuses fautes,
l’observance de la Torah régresse
de jour en jour… Et si
nous ne prenons pas nousmêmes
à coeur de renforcer
son respect, qui sait ce qui
nous attendra demain… ? Le peuple d’Israël est en
effet comparé à une vigne.
Or, lorsque la clôture de la
vigne vient à s’ébrécher, si
personne ne cherche à la réparer,
elle finira par s’élargir
de plus en plus. C’est pourquoi
même lorsqu’une seule mitsva
est mise en cause, les conséquences
ultérieures de cette
négligence peuvent s’avérer
des plus tragiques…
‘Homat haDat, M aamar
‘Hizouk haDat, chapit re 2
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