Selon le dernier rapport 2012 de l’organisation LATET (« donner » en hébreu), qui a pour objectif de venir en aide aux couches sociales défavorisées en Israël, l’année 2012 aura été « mauvaise » en termes de lutte contre la pauvreté.

Les premiers à en souffrir sont d’abord les plus jeunes. Ainsi cette année, dans les familles pauvres, en plus de ses obligations scolaires, un enfant sur deux a été obligé de travailler pour aider ses proches. Et 20 % d’entre eux ont quitté définitivement l’école pour cela. En 2012, 10 % des enfants des familles les plus pauvres ont mendié dans les rues, contre 3 % l’an passé. 27 % des enfants israéliens ont connu des jours sans nourriture contre 21 % l’an passé. Pour répondre à cette situation, 21 % des familles dans le besoin ont inscrit leurs enfants dans un internat, une « solution » en augmentation de 23 %. Les conclusions du rapport, qui reprennent les mêmes chiffres que ceux du Bitoua’h Léoumi (voir Hamodia du 5 décembre), incriminent « les politiques néolibérales qui nuisent au fonctionnement des services publics et à la privation des droits économiques et sociaux des enfants. » Et de souligner « le manque de soutien de l’État dans le développement du capital humain de ses citoyens. Dans un pays jeune comme Israël, où les enfants représentent le tiers de la population, 860 900 enfants vivent sous le seuil de pauvreté, soit une augmentation de 60 % par rapport à la précédente décennie. » L’augmentation de la pauvreté affecte également la santé publique. Selon le rapport, 38 % de la population souffre de malnutrition et du stress causé par la précarité. 63 % des personnes aidées par les associations sont dans l’impossibilité de payer les soins médicaux dont elles ont besoin, et 36 % sont des malades chroniques. Ces chiffres ont conduit le directeur général de LATET Eran Weintraub à conclure par une mise en garde : « Si nous voulons survivre en tant que société dans les 60 prochaines années, nous ne devrions pas considérer la pauvreté comme un épiphénomène, mais comme la conséquence directe de politiques dangereuses, qui rapprochent Israël des pays du Tiers-Monde et l’éloignent d’autant du monde occidental. » Parallèlement à ce rapport, LATET s’est livrée à un sondage à partir de 500 personnes représentant toutes les couches de la société. Pour 69 % d’entre eux, la pauvreté et les inégalités sociales sont le problème le plus important auquel nous sommes confrontés, contre 44 % qui évoquent la sécurité nationale. Formulée différemment, la même question a obtenu le score suivant : 75 % pensent que la situation socioéconomique d’Israël représente un danger plus grand que l’lran. Rappelons que LATET a été fondée par Gilles Darmon.  Par David Jortner, en partenariat avec Hamodia.fr