Albert II de Monaco a présenté ses excuses pour l’attitude de la principauté vis-à-vis des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le prince a fait ce geste lors d’une cérémonie au cimetière de Monaco au cours de laquelle une plaque commémorative portant les noms des Juifs déportés de la principauté a été dévoilée.

Dans le discours qu’il a prononcé devant des grands rabbins, des responsables communautaires et le couple Klarsfeld, venus assister à l’événement, Albert II a demandé que soit pardonnée la conduite de la police locale qui avait participé à la déportation de Juifs. Ces derniers pensaient avoir trouvé asile dans ce petit territoire qu’ils croyaient neutre.

D’après les documents historiques, les autorités monégasques auraient cédé aux pressions du gouvernement de Vichy et livré 66 Juifs entre le 27 et le 28 août 1942. Seuls 9 d’entre eux ont survécu.

D’après l’Associated Press, c’est la première fois qu’une personnalité officielle monégasque reconnaît publiquement la complicité de Monaco dans la déportation des Juifs de son territoire.

Le président du Congrès Juif européen Moshé Kantor a salué cette déclaration et « le désir de la principauté d’examiner correctement son rôle pendant les jours sombres de l’occupation nazie ».

Il faut tout de même noter que d’après une étude effectuée par des experts et relayée à l’époque par Nice Matin, « la principauté s’est refusée dans un premier temps à légiférer contre les Juifs ». Reprenant les termes du rapport, le quotidien niçois indique : « La principauté de Monaco dénombre 76 juifs arrêtés sur son sol puis déportés en 1942 et 1944, mais elle a résisté à la plupart des injonctions antisémites dictées par le régime de Vichy et l'Allemagne nazie ».