La liste des courses est impressionnante. 2 000 boulettes de gefilte fish, 1 000 kilos de matzah et 2 000 bouteilles de vin. Le tout doit arriver par container directement d’Israël pour le seder auquel assisteront 1 500 invités, principalement des touristes israéliens en vacances dans cette région du Népal.

Dans le centre Loubavitch tenu par Rav Chezky et Chani Lifshitz il n’y a de l’électricité que 8 heures par jour. Cela ne les a jamais empêché d’être les hôtes du plus grand seder au monde. Ou pour être plus précis de présider à 4 seders : un de 1500 personnes à Katmandou, un de 400 personnes à Pokhara, un au point de départ d’un célèbre chemin de trekking et le dernier, qui réunit généralement une cinquantaine de personnes, sur le parcours même d’un de ces trekkings très prisés des touristes israéliens. Généralement, les étudiants rabbins qui dirigent ce dernier y arrivent par hélicoptère, sinon ils auraient à marcher pendant 6 jours pour l’atteindre, précise le rav Lifshitz.

 
Chacun met la main à la pate pour assurer le succès de cette entreprise. « Même si vous arrivez une semaine avant le seder, vous verrez des centaines de juifs chanter tout en coupant des légumes. Nous avons une équipe pour les carottes et une autre pour les concombres. L’ambiance est de toute façon au rendez-vous. »

Le seder commence une heure avant le début de la fête avec une allocution du rabbin. L’ambassadeur d’Israël vient aussi et y va de son petit discours. Les touristes chantent. Tout le monde prie ensemble avant de se diriger vers le hall dans lequel se tient le repas.

        

« Cela dure entre 4 et 5 heures, comme un seder classique à la maison. Si certains ne viennent pas spécifiquement pour le seder, ils viennent pout être en contact avec des juifs. » Le premier seder au Népal a été organisé en 1988 et les autres se sont ajoutés ces dernières années. Ce seder est devenu très connu de par le monde et les gens prennent contact avec le centre pour avoir les dernières informations le concernant. La participation est de 12$.

          
Le menu comprend 500 poulets, 7 ou 8 sortes de salades, du poisson local et du gefilte fish, de la soupe de poulet et des patates.

Mais le Népal n’est plus une exception. En effet, au Pérou à Cuzco on attend 1200 invités au Centre Loubavitch pour le seder de cette année. Là bas le rabbin Kripor a même persuadé une équipe de foot de déplacer la date d’une de ses rencontres sportives pour laisser la place à une énorme tente qui accueillera tous les invités. Les préparatifs vont commencer tôt au Pérou car les Kripor n’ont qu’un seul four. Tous les jours, ils reçoivent des mails de personnes qui veulent réserver. Il faut dire qu’ils n’ont pas de téléphone.

En Thaïlande on se prépare aussi à un grand seder, même s’il n’atteindra pas les proportions des deux précédents. A Chiang Mai on espère accueillir 700 personnes malgré les 2 mètres d’eau dans les locaux du centre loubavitch dus aux inondations qui ont touché la région la semaine dernière. Ici le repas fera place à différentes spécialités comme le gefilte fish et les salades marocaines, pour que chacun retrouve un peu de la maison. Sara Goldsmidt, la co-directrice du centre se souvient « Il y a 2 ans, il a commencé à pleuvoir au milieu du seder. Les gens ont grimpé sur les chaises et sur les tables. Il y avait tellement d’eau. »

Mais pour tous, le seder est une question de famille. Etudiants, touristes, israéliens, ça n’a pas d’importance. « Tout le monde est invité à participer. »

La rédaction