Le magazine télévisé israélien Ouvda a consacré l’une de ses émissions à l’histoire incroyable d’un leader néonazi hongrois, Csanad Szegedi, qui a découvert un jour ses origines juives. VIDEO A VOIR ABSOLUMENT (en hébreu). (pour ceux qui sont sous l'appli Iphone voir onglet vidéo)
Sa grand-mère maternelle était juive et il l’ignorait. Elle avait été déportée à Auschwitz avec une grande partie de sa famille, qui n'est pas revenue, et portait sur son bras un numéro tatoué, mais il ne l’a jamais su parce qu’elle avait toujours veillé à couvrir ses bras de manches longues jusqu’au poignet. Elle voulait oublier.

 
Nationaliste hongrois antisémite, il a milité au sein du parti d’extrême droite Jobbik, devenant même l’un de ses orateurs les plus virulents, jusqu’au jour où il a découvert ses origines juives.
 
C’est l’histoire peu banale de Csanad Szegedi. Bouleversé par cette découverte, il a tout d’abord hésité sur la marche à suivre. La presse, de son côté, a très vite diffusé l’information, suscitant des réactions stupéfiées. Ses camarades du parti, qui ont cherché d’abord à le convaincre que ces révélations ne changeraient rien à son action, se sont peu à peu éloignés de lui lorsqu’ils ont compris ses réticences.  
 
Quelques temps plus tard, Szegedi a pris la décision de rencontrer le Rav Shlomo Kovesh, leader des communautés juives hongroises, qui est Habad et officie à la grande synagogue d’Obuda, à Budapest.
 
Tout cela, il le raconte au journaliste israélien venu l’interviewer. L’entretien se déroule dans une synagogue et Szegedi porte une kippa sur la tête. Il revient alors sur son passé de leader charismatique, qui a contribué à faire de la Hongrie l’un des pays les plus antisémites d’Europe. Le reporter israélien rappelle alors qu’il était animé à l’époque, avant la découverte de ses origines juives, d’une « haine systématique, qu’il affichait publiquement sans la moindre honte ».
 
Mais d’où lui venait cette haine ? Depuis sa tendre enfance, il a été élevé dans une atmosphère antisémite. Né dans une ville industrielle, il a grandi dans une famille où la mère était ingénieure et le père menuisier, militant dans des mouvements antisémites.

Dans sa jeunesse, au lycée, il a vu des films niant la Shoah pendant ses cours d’histoire. Dans les conférences qu’il suivait, on présentait des extraits de Mein Kampf.
 
A l’âge de 20 ans, Csanad Szegedi ouvre un magasin de souvenirs contenant des objets antisémites et vend par exemple des insignes ornés de la croix gammées. Quelques années plus tard, il fonde la garde nationaliste hongroise : ce sont des milices qui patrouillent à la tombée du jour dans les quartiers habités par des étrangers et y sèment la peur.

La violence de la Garda est si évidente que les autorités sont finalement contraintes de la déclarer hors-la-loi. Ces mesures ne font que le propulser plus haut parmi les leaders du parti ultranationaliste Jobbik.

Il profite de la crise économique de 2009 pour faire sortir ses adeptes dans la rue. Son parti devient le troisième plus important au parlement hongrois.  
 
Mais tout cela bascule un soir lorsqu’un camarade du parti lui révèle qu’il a mené l’enquête à son sujet et a découvert que … sa grand-mère, âgée alors de 92 ans, est juive. Il ajoute : « Nous savons quand elle a été libérée (d’Auschwitz), quand elle est rentrée chez elle, quand elle s’est mariée, tout est inscrit ».  
 
Ces révélations provoquent un choc terrible à Szegedi qui ne trouve plus le sommeil. En outre, tous les journaux ont publié l’information. Il s’interroge alors sur son avenir : il comprend que sa carrière politique est compromise et que ses anciens camarades lui ont tourné le dos.

C’est alors qu’il prend une décision qui va changer sa vie du tout au tout : il veut rencontrer un rabbin. Il prend alors contact avec le rav Kovesh. Ce dernier hésite au départ, ne sachant pas s’il doit accepter.
 
Finalement, après avoir consulté le Rav Oberlander, Av Bet Din, le Rav Kovesh lui donne son accord et les deux hommes se retrouvent au Centre Habad de Budapest. Les membres de la communauté sont eux aussi hésitants. Le contact n’est pas simple et l’ancien député néonazi commence par présenter ses excuses pour les propos qu’il a tenus par le passé.

Le rabbin l’emmène plus tard devant un monument érigé en souvenir des 560 000 Juifs hongrois massacrés pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est là qu’il comprend l’ampleur de la tragédie de la Shoah. Plus tard, ils iront ensemble au cimetière juif sur la tombe de son arrière grand-mère.
 
Le parcours actuel de Csanad Szegedi n’est pas simple. Mais les rabbins qu’il a rencontrés semblent convaincus de sa sincérité. Ils se disent prêts à l’accueillir au sein de la communauté et il suit des cours de judaïsme chez le Rav Oberlander, apprenant à lire l’hébreu, à réciter les prières et à mettre les Tefillines.

Il conclut : « Si quelqu’un m’avait dit, il y a un an, que j’irais à la synagogue le vendredi soir, que j’essaierais de manger cacher et que je ferais la Brit Mila, je lui aurais certainement répondu qu’il rêvait ».  Impressionnant !
 
 

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