Une nouvelle ère s’ouvre au sein de l’Association du Rabbinat français. L’assemblée générale de cette structure qui rassemble les rabbins consistoriaux s’est tenue, mercredi 29 juin, pour désigner sa nouvelle équipe dirigeante.
C’est le rav Mickaël Journo qui a été élu secrétaire général. Il remplace le grand rabbin 'Haïm Korsia qui, après 12 ans à ce poste, avait préféré ne pas le briguer de nouveau.
L'assemblée générale a débuté par une mise au point du président, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qui a insisté auprès des 12 membres présents du bureau de l’Association rabbinique sur l’importance de respecter la confidentialité des débats. Membres de droit, les grands rabbins David Messas et Michel Guggenheim s’étaient fait excuser.
Lorsqu’est venu le moment de passer aux votes, il a été décidé que le scrutin se déroulerait à bulletins secrets. Le rav Journo a alors été élu avec une large majorité de 8 voix contre 3 à l'autre candidat, le rav Élie Elkiess, le responsable de la cacherout au Consistoire de Paris, et un bulletin blanc. Pour les trois postes de vice-présidents, les grands rabbins Raphaël Banon (9 voix), Richard Wertenschlag (8 voix), Vicky Belhassen (6 voix) ont été élus. Quant au rabbin Philippe Assous, il a été désigné trésorier.
Très discrète depuis quelques années, l’Association du Rabbinat français va probablement tenter de devenir un acteur qui compte dans le paysage juif français. Rabbin de Fontenay-aux-Roses et aumônier des hôpitaux, le rav Michaël Journo n’a en effet jamais caché son ambition de faire entendre la voix de la génération des quadras au sein du rabbinat français. Il était d’ailleurs l’un des principaux animateurs du Collectif d’initiative rabbinique (CIR), une structure indépendante du Consistoire qui s’était donné pour objectif « d’apporter un nouveau souffle », quitte à bousculer une certaine bienséance consistoriale. Mais faute de réellement parvenir à faire entendre sa différence, le projet avait fini par s’essouffler.
Il se pourrait d’ailleurs que la direction de l’Association du Rabbinat vérifie rapidement son poids dans les instances consistoriales en demandant qu’un budget conséquent lui soit attribué pour mener à bien des actions de terrain. La reprise en main avait d’ailleurs déjà débuté en mai dernier lorsqu’il avait été décidé d’appliquer strictement les statuts, excluant de fait les rabbins non diplômés de l’École rabbinique. De là à imaginer que les rabbins consistoriaux disposent désormais d’une « antenne syndicale » chargée de défendre leurs intérêts à la rue St Georges, il n'y a qu'un pas…Par Serge Golan,en partenariat avec Hamodia.fr