Après une longue période ponctuée de rumeurs, le présentateur de télévision et chroniqueur Yaïr Lapid a annoncé dimanche qu'il quittait le monde du journalisme pour entrer dans celui de la politique. Il n'a cependant pas encore indiqué s'il envisageait d'entrer dans un parti déjà existant ou s'il préférait fonder sa propre formation politique.

Lapid, âgé de 48 ans, présente depuis quatre ans une émission populaire de la télévision israélienne, et écrit, depuis de longues années, une chronique hebdomadaire dans Yediot A’haronot.
Lapid n'a jamais caché qu'il souhaitait franchir le pas et suivre les traces de son père, le défunt Tommy Lapid, lui-même journaliste avant de devenir en 2003, leader du parti antireligieux Shinouï. Toutefois, le timing de cette annonce a surpris plus d'un puisque Lapid avait déclaré par le passé que s'il se présentait, il ne le ferait que quelques mois avant les prochaines élections. L'une des explications possibles à cette annonce pourrait être le projet de loi qui porte son nom et qui stipule que tout journaliste qui voudra entrer en politique devra patienter pendant une période de quarantaine de six mois avant de concrétiser ses ambitions. À souligner que c'est Kadima qui a initié ce projet de loi. Et pour cause, il est de notoriété qu'une formation dirigée par Lapid pourrait puiser ses voix en priorité au sein du parti centriste. Et les sondages réalisés après l'annonce de Lapid le confirment (voir Sondages).
Les partis orthodoxes n'ont pas caché leur désappointement face au nouveau venu : « Il est tout à fait normal qu'en plein cœur de cette triste période de délégitimation du public orthodoxe, un homme qui se nourrira uniquement de la haine du judaïsme et constituera une seconde version de Tommy Lapid, voit le jour », a affirmé le député Nissim Zeev.
Le député du Judaïsme de la Torah, Israël Eichler, a pour sa part déclaré : « Je préfère un Lapid (torche en hébreu NDLR) bien visible à des braises cachées sous de la paille. Nous ne craignons rien, car lorsque l'on sait qui se trouve en face de soi et ce qu'il veut, on peut d'autant mieux se préparer à l'affronter ».
Une récente rencontre entre Yaïr Lapid et des étudiants du campus 'harédi de Kiryat Ono laisse entrevoir ce qu'il pense de ce public : « L'idée d'un État qui se conduirait sans vous a échoué. Vous n'êtes pas des invités ici, car nous ne pouvons rien décider sans votre consentement. Vous avez gagné. Cela ne veut pas dire que les laïcs ont perdu, mais que désormais, l’État est notre propriété commune ».Par Laly Derai, en partenariat avec Hamodia.fr