Le grand rabbin Gilles Bernheim ne démissionnera pas. C’est ce qu’il a annoncé mardi soir dans une interview accordée à Radio Shalom de Paris. En revanche, son porte-parole, le rabbin Moshé Lewin , quitte ses fonctions.
Après avoir reconnu et regretté ses erreurs et affirmé assumer ses responsabilités, il a déclaré : « Démissionner serait un acte d’orgueil alors que je dois faire preuve d’humilité ».
Il a ajouté : « La Techouva existe à condition que l’on sache ne pas répéter les mêmes fautes et donc être beaucoup plus exigeant et beaucoup plus vigilant après qu’on ne l’était avant ».
Le grand rabbin a ensuite énuméré les projets en cours au sein du judaïsme français, soulignant qu’il comptait poursuivre sa mission. Recensant les tâches importantes qui l’attendaient, il a évoqué « surtout un enseignement de Tora, qui parle à toutes sortes de Juifs, qui leur donne à penser, que ce soit dans un langage simple, ou que ce soit dans un langage intellectuel, mais une Tora qui élève, qui donne l’amour de l’autre, une Tora qui n’exclut pas, une Tora qui relie, et c’est cette Tora que je continuerai à enseigner chaque jour, chaque semaine, et peut-être après l’épreuve que je traverse, une Tora que je dois enseigner encore beaucoup plus, et plus encore étudier moi-même chaque jour.
Le grand rabbin Bernheim a ajouté : « Ceux qui travaillent avec moi au quotidien peuvent être déçus, peuvent avoir l’impression d’avoir été trompés ou d’avoir été trahis. Il m’appartient de demander pardon à ceux que j’ai pu décevoir et de le leur dire et qu’ils puissent l’entendre ». Il a parlé aussi de demander pardon aux proches, famille et amis, « qui souffrent dans cette épreuve ». Quant à sa position vis-à-vis de la communauté, il a parlé d’un « problème d’image à restaurer, à reconstruire ».
Et de conclure : « Ceci étant, dans l’activité rabbinique qui est la mienne depuis maintenant près de quatre ans et demi, je n’ai pas commis de faute. L’histoire de l’agrégation, l’histoire des emprunts ou des plagiats, ce sont des faits importants moralement graves mais je n’ai pas commis de faute dans l’exercice de ma fonction, dans l’attachement aux causes qui sont les miennes, dans l’accomplissement des nombreuses obligations qui me sont conférées. Et cela aidera à retisser, à reconstruire une image de confiance. Je l’espère si D. veut avec l’aide du Tout Puissant ».