C’est un peu à contrecœur que le grand rabbin de Grande Bretagne Ephraim Mirvis a recommandé d’enseigner l’Islam dans les écoles juives. En fait, il s’agit d’appliquer un nouveau règlement imposé par le gouvernement.

La GCSE, direction des études religieuses, a en effet modifié le programme scolaire et demandé que les établissements enseignent, à partir de septembre prochain, une seconde religion aux enfants. Pour le gouvernement, cette mesure serait destinée à encourager la tolérance et l’ouverture d’esprit envers d’autres religions.

La réforme a été mise en place par le ministre britannique de l’Education Nicky Morgan suite à un scandale survenu dans la ville de Birmingham, avec l’affaire intitulée « cheval de Troie », où l’Islam fondamentaliste avait été enseigné dans plusieurs écoles de la ville. Cela signifie qu’au moins 25 % des heures de cours consacrées à la religion devront être réservées à une autre confession.

Au départ, le grand rabbin Mirvis s’était opposé à cette réforme en expliquant que « s’il approuvait les efforts déployés pour inculquer le respect des autres religions, il considérait que ce n’était pas le meilleur moyen d’atteindre cet objectif ». Mais il a finalement accepté, indiquant au Jewish Chronicle que « l’enseignement de l’Islam donnerait aux enfants l’opportunité d’en savoir davantage sur une religion ‘mal comprise’ ».

Le porte-parole du grand rabbin Mirvis a déclaré : « La perte de 25 % du temps alloué aux cours de religion constitue un manque pour l’éducation dans nos écoles juives. Mais il est plus important que jamais que nos enfants acquièrent une meilleure vision de l’Islam qui leur permettra d’établir des relations fortes avec les musulmans britanniques ».

Toutefois, a-t-il précisé, chaque école sera libre de prendre sa décision. Il a ajouté cependant que le grand rabbin Mirvis en avait déjà discuté sérieusement et positivement avec la direction de plusieurs d’entre elles.

D’après le site israélien Kikar Hashabat, la décision du grand rabbin Mirvis aurait suscité un tollé au sein d’organisations orthodoxes du pays qui auraient déjà annoncé qu’elles s’opposaient à cette initiative.