Chaque année, 15 000 travailleurs étrangers pénètrent clandestinement avec leur famille en Israël et l'on estime à environ 500 000 le nombre de clandestins vivant en Israël. Venus majoritairement d'Afrique, ils ont envahi Eilat, Arad et le sud de Tel-Aviv, ville dont 7 % des habitants sont des immigrés clandestins. Les enfants de ces ouvriers grandissent en Israël où ils sont ensuite scolarisés. 
Face à ce phénomène démographique et social, le gouvernement Nétanyaou a créé une commission interministérielle chargée de débattre du sort des enfants de travailleurs arrivés en Israël illégalement. Dimanche, les conclusions de cette commission ont été adoptées par le gouvernement par treize voix contre dix. 
Selon la décision gouvernementale, 800 enfants étudiant dans le système scolaire israélien et parlant l'hébreu pourront rester en Israël. 400 autres seront expulsés avec leurs familles vers leur pays d'origine. 
Le Premier ministre, Binyamin Nétanyaou, a affirmé que la résolution adoptée par son gouvernement était « juste et équilibrée » : « Elle a été motivée par deux considérations, l'une humanitaire et l'autre sioniste », a affirmé le chef du gouvernement, avant d'ajouter qu'Israël « cherchait le moyen d'intégrer et d'accueillir ces enfants qui ont grandi en tant qu'Israéliens tout en empêchant que des centaines de milliers d'immigrés clandestins n'envahissent le pays, ce qui constituerait une menace pour le caractère juif et démocratique de l’État d'Israël ». 
Les enfants autorisés à rester en Israël répondent aux critères suivants : 
– Ils ont étudié dans une école publique durant l'année scolaire 2009-2010 et sont inscrits à l'école pour l'année 2010-2011.
– Ils ont terminé le lycée et habitent depuis plus de cinq ans en Israël.
– Ils sont nés en Israël ou se sont installés en Israël avant l'âge de 13 ans.
– Ils parlent l'hébreu.
– Leurs parents ont obtenu un permis de travail ou possèdent un visa en règle. 
– Ils ne constituent pas une menace sécuritaire et n'ont pas de casier judiciaire.
– Leurs parents ne sont pas des employés d'ambassades ou de consulats. 
En marge de ces critères, le gouvernement a décidé que le ministre de l'Intérieur serait en mesure de statuer sur les cas particuliers et aura la prérogative d'accorder des permis de séjour temporaires aux parents, frères et sœurs des enfants autorisés à rester en Israël. En Israël, cette décision a suscité un vif débat idéologique qui pourrait se refléter à travers le seul vote de deux ministres israéliens contre ce projet. Ainsi le ministre du commerce Binyamin Ben Eliézer (Travaillistes) a voté contre parce qu'il ne tolère pas que l'état d'Israël accepte l'expulsion de 400 enfants : « Ce n'est pas l'état d'Israël que je connais » a dit Ben Eliézer, insistant sur le manque d'humanisme de cette mesure. De son côté, le ministre de l'Intérieur et vice-Premier ministre Elie Ichaï a lui aussi voté contre mais pour des raisons totalement différentes : « Selon moi, un gouvernement qui accepte de régulariser la situation de 800 enfants de travailleurs immigrés commet une erreur. Car il diffuse vers l'extérieur un message selon lequel les frontières de l'Etat d'Israël sont perméables. " De facto, Ben Eliézer a voté contre la décision car il voulait intégrer tous les enfants tandis qu'Elie Ichaï et les autres ministres Shas ont voté contre car ils sont favorables à l'expulsion massive de ces enfants. 
[source hamodia. Il est interdit de reproduire ces textes sans permission]